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Rav Nahum Botschko – Balak – Bonnes et mauvaises intentions

Rav Nahum Botschko – Balak – Bonnes et mauvaises intentions

Un scandale éclate à la fin de la paracha : Zimri ben Salou, prince d’une tribu d’Israël, profanant le Nom de Dieu, fornique avec une femme étrangère au vu et au su du peuple tout entier !

Nos sages (Traité Nazir 23b) comparent la débauche de Zimri à celle de Tamar, la bru de Yéhouda ; ils affirment que malgré la similitude objective entre les deux cas, ils diffèrent du tout au tout par l’intention qui animait les protagonistes. Les conséquences respectives le montrent bien : des dizaines de milliers de morts suite à la provocation de Zimri, émergence de la lignée messianique en Israël issue de Yéhouda et de Tamar.

Dans le même passage (23a), la guémara se réfère à un verset à première vue difficile à comprendre : « car droites sont les voies d’Hachem, les justes y marcheront et les pécheurs y trébucheront. » Est-il possible que deux personnes fassent la même chose et que l’une soit considérée comme un Juste et l’autre comme un vaurien ?

La guémara explique que le verset parle de situations comme celle de Loth et de ses filles après la destruction de Sodome (voir Genèse xix). De Loth, dont les intentions étaient pécheresses, le verset dit « les pécheurs y trébucheront ». De ses filles dont les intentions étaient pures – croyant le monde détruit, elles se vouent à le repeupler – le verset dit « les justes y marcheront ». Et la guémara s’étonne : d’où te vient que Loth avait des intentions pécheresses ? Peut-être partageait-il les vues de ses filles ?

Rabbi Yohanan intervient ici et prouve, à partir d’un verset apparemment anodin, ce qu’est le véritable caractère de Loth et il en conclut que Loth n’avait que débauche en tête : Rabbi Yohanan met en parallèle les mots du verset (Genèse xiii, 10) « Loth leva les yeux et il vit toute la contrée du Jourdain tout entière fertile » avec d’autres versets montrant le lien entre faute et désir. « Loth leva les yeux » correspond à « l’épouse de [Putiphar] son maître leva les yeux [sur Joseph qu’elle voulut séduire] » ; « il vit » correspond à « Shekhem ben Hamor la vit » [il vit Dina, la fille de Jacob et il la viola], etc. Les propos de rabbi Yohanan sont des plus étonnants : ce verset semble très innocent et sans trace de faute, aussi infime soit-elle.

Mais c’est que rabbi Yohanan évalue la conduite de Loth en fonction des motifs qui l’animent : pourquoi a-t-il choisi cette contrée ? Parce qu’elle est tout entière fertile. Ce qui l’a mené à se séparer d’Abraham, n’était que l’appât du gain. Que les gens du lieu soient connus comme immoraux et pervers ne compte pas : Loth n’ayant suivi que ses instincts matériels, les conséquences ont été à l’avenant.

Rabbi Yohanan nous enseigne qu’à chaque carrefour de l’existence où nous devons choisir la voie à suivre, notre décision doit être pesée en fonction de critères significatifs : Thora, mitzvoth, l’intérêt du peuple d’Israël, ce qu’Hachem attend de moi ? Alors ma décision pourra – avec l’aide de Dieu – avoir des résultats positifs.
« Tamar et Zimri se sont tous deux méconduits. D’elle sont issus des rois et des prophètes et lui a provoqué des myriades de morts. »

Puissions-nous peser les décisions importantes de notre vie – et les moins importantes aussi – en fonction de critères de valeur en harmonie avec la Thora et les mitzvoth et qu’ainsi il y ait dans le monde plus de bénédiction.

 

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