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Rav Shaoul David Botschko – Parachat Bô – Les Téfilines, deux mitzvots ou une?

Rav Shaoul David Botschko – Parachat Bô – Les Téfilines, deux mitzvots ou une?

La mitzva de la semaine : Parachat Bô

Les Téfiline, deux mitzvoth ou une seule ?

Le commandement concernant les téfiline apparaît pour la première fois dans cette paracha (Chemot xiii, 9) :

« Ce sera pour toi un signe sur ta main et en mémoire entre tes yeux afin que la Thora d’Hachem soit en ta bouche parce que c’est de main forte qu’Hachem t’a fait sortir d’Égypte. »

En signe sur ta main – ce sont les téfiline de la main.

Et en mémoire entre tes yeux – ce sont les téfiline de la tête.

Les téfiline de la main et de la tête constituent-elles deux mitzvoth, ou une seule ?

Les Séfaradim ne prononcent qu’une seule bénédiction : « poser les téfiline » qui porte aussi bien sur celles de la main que sur celles de la tête. De même les Achkénazim qui prononcent deux bénédictions : « poser les téfiline » pour celles de la main et « sur la mitzva des téfiline » pour celles de la tête admettent que ces deux mitzvoth n’en font qu’une, car la première bénédiction (« poser les téfiline ») s’applique aussi à celles de la tête. En effet, si on s’est interrompu en parlant entre la pose des téfiline du bras et celles de la tête, on doit recommencer la première bénédiction. Par contre, Maïmonide dans les Règles des téfiline les compte comme deux mitzvoth :

Il s’agit donc de deux mitzvoth reliées qui réunissent plusieurs notions.

Les téfiline du bras font référence au monde de l’action. Hachem nous a fait sortir d’Égypte de main forte. Nous devons nous renforcer et réaliser tous Ses commandements. Les téfiline de la tête renvoient au monde de la mémoire, de l’intériorisation et de la compréhension. Elles font référence au monde du cœur et du cerveau, le monde de la Thora d’Hachem, « dans ta bouche », monde de la parole, de l’explication et de l’adhésion intime.

Nous ne sommes pas des robots ne pratiquant que la Thora de l’action comme des automates et nous ne sommes pas des anges qui ne pratiqueraient que l’âme des mitzvoth. Nous pratiquons l’une et l’autre, sans interruption qui séparerait l’une de l’autre.

Cette mitzva fait son apparition une deuxième fois dans la paracha (Chemot xiii, 16) :

« Ce sera en signe sur ta main [faible] et en fronteau entre tes yeux car de main forte Hachem nous a faits sortir d’Égypte . »

Le mot « main » est écrit ici avec une graphie spéciale, יָדְכָה, avec un hé (ה) à la place du khaf (יָדְךָ) en finale, ce que les Sages interprêtent comme signifiant « main faible, malhabile », comme nous l’avons indiqué entre crochets. Et au lieu de « en mémoire entre tes yeux » le verset écrit « en fronteau… » ce qui signifie, nous dit Rachi, que les téfiline de la tête comportent quatre partitions, le mot étant composé de deux termes, tot et phot signifiant chacun « deux », respectivement en langues katpi et afriqui.

Les téfiline de la main sont ma Thora personnelle ; je suis faible, je ne me divise pas, j’ai confiance en l’aide d’Hachem et les téfiline de la tête correspondent aux quatre points cardinaux. Les téfiline surplombent la tête afin que tous les voient car je diffuse la parole divine aux quatre coins du monde. La Thora est le message nécessaire dans toutes les langues même les plus exotiques et pour toutes les cultures.

D’une part, « marche discrètement avec ton Dieu », en intimité entre mon Créateur et moi. Mais, d’autre part, la Thora est universelle : « la sagesse claironne au dehors ! » Hachem nous a faits sortir d’Égypte car Il nous aime, nous sommes Ses enfants et Il nous a faits sortir de main forte afin que tous voient et craignent. Seul celui qui est convaincu et authentique dans la pratique de la Thora et des mitzvoth pourra faire irruption au dehors.

La Thora de l’action est la Thora discrète. La Thora de certitude doit diffuser sa lumière de tous côtés.