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Rav Nahum Botschko – ‘Houkat – « Parce que vous ne m’avez pas fait confiance »

Rav Nahum Botschko – ‘Houkat – « Parce que vous ne m’avez pas fait confiance »

‘Houkat relate l’une des plus graves récriminations d’Israël au désert, l’épisode des « eaux de la contestation », et ses conséquences dramatiques.
Myriam est morte et le puits miraculeux qui accompagnait Israël par son mérite a disparu. Une contestation véhémente et agressive s’élève contre Moïse.
Pourtant, Dieu y fait droit et commande à Moïse de parler au rocher afin d’en faire sortir – miraculeusement – de l’eau.
Moïse frappe le rocher au lieu de lui parler, et le rocher donne son eau pour tout le peuple, mais Moïse et Aharon sont sanctionnés et ils ne pourront pas entrer en Eretz-Israël. Voici les termes du verset :
Hachem dit à Moïse et à Aharon : puisque vous ne m’avez pas fait confiance afin de me sanctifier aux yeux des enfants d’Israël, vous ne mènerez donc pas cette assemblée au pays que je leur ai donné.

Pourquoi Moïse et Aharon seront-ils ainsi châtiés ? Quel rapport y a-t-il entre la conduite qui leur est reprochée et le fait d’entrer en Eretz-Israël ? Certes, Ils n’ont pas agi exactement selon l’ordre divin, et ils n’ont donc pas sanctifié le Nom d’Hachem comme il leur avait été prescrit ; mais pourquoi la conséquence devrait-elle être qu’ils n’entrent pas en Eretz-Israël ?

Mais en vérité une question préalable doit être posée : si l’objet du miracle était de faire sortir de l’eau du rocher pour étancher la soif du peuple, pourquoi Dieu leur a-t-il ordonné de sanctifier à cette occasion le Nom divin ? Il semble y avoir là l’exploitation de la nécessité d’un miracle pour le profit supplémentaire de la sanctification du Nom !

C’est qu’en réalité, lorsque Dieu déverse sur nous ses bienfaits, il nous appartient d’en prendre conscience et de le sanctifier en reconnaissant le fait qu’il s’agit d’un fait d’origine divine et cette obligation s’applique singulièrement au pays d’Israël.
Plus tard, lorsqu’Israël aura conquis le pays avec l’aide divine, il établira un État, construira des villes, plantera arbres et plantes et sera comblé de bénédictions de la part de Dieu. Le rôle du peuple n’est pas seulement de jouir des bienfaits matériels mais de réaliser grâce à eux la mission de royaume de prêtres et de nation sainte, sanctifiant le Nom en toutes ses conduites.

Dieu a voulu, encore dans le désert, préparer le peuple à sa fonction ; l’eau ainsi octroyée devait s’accompagner de la sanctification du Nom et en l’absence d’une telle sanctification : vous ne mènerez donc pas cette assemblée au pays que je leur ai donné ! car le flux des bénédictions, l’eau du désert et la conquête de la terre d’Israël ont pour finalité la manifestation du Nom d’Hachem dans le monde.

De nos jours aussi, par la grâce de Dieu, nous avons eu la chance de pouvoir établir un État des plus développés du monde, possédant une solide économie, une étonnante abondance matérielle et bien d’autres qualités. Serait-il possible que ce serait ce pourquoi nous avons prié et espéré deux mille années durant de revenir à Sion ? Pour engloutir pizzas et chawarma au centre commercial le plus clinquant après avoir garé la nouvelle Mazda 6 au parking ?
Nous devons aspirer à ce que tous les rouages de l’État, publics et privés, œuvrent afin de montrer à tous, nous-mêmes y compris, qu’il est un Maître du monde qui préside à ses destinées et qu’il nous a confié le projet d’achever par nos efforts le monde qu’Il a créé.

 

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