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Rav Shaoul David Botschko – Beha’alotekha – Vers la face de la Ménorah

Rav Shaoul David Botschko – Beha’alotekha – Vers la face de la Ménorah

« Parle à Aharon et tu lui diras : lorsque tu feras monter les luminaires, c’est vers la face de la ménorah qu’éclaireront les sept lumières » (Nombres viii, 2)
Étonnant verset ! Le commandement n’est pas d’allumer les luminaires du chandelier ; mais de veiller, lorsqu’on les allume, à le faire « vers la face de la ménorah ». Mais que signifie exactement, concrètement, allumer vers la face de la ménorah ? Et quel est le sens de ce commandement ?
Les commentateurs préoccupés du sens littéral expliquent : le chandelier fait face à la table des pains de proposition ; il a pour objet d’éclairer celle-ci. S’il en est ainsi, les luminaires – qui sont lumière spirituelle – doivent éclairer la table qui représente le monde de la matière et de l’économie. Que serait la Thora, en effet, si elle devait se cantonner à la maison d’étude ? Sa raison d’être est d’éclairer le monde.
Rachi, suivant l’enseignement du Talmud, explique autrement. Les luminaires de droite et de gauche doivent être tournés vers le luminaire central. Il ne faudrait pas que l’on puisse croire que Dieu aurait besoin de la lumière ! Les luminaires font face au centre et le luminaire central possède sa lumière propre et n’a donc pas besoin d’être éclairé. Le midrach ajoute quelques mots qui nous permettront de mieux comprendre l’intention profonde de Rachi : « Pour te faire savoir qu’Il est tout entier lumière et n’a pas besoin d’éclairage ; pourquoi vous l’a-t-Il ordonné ? Afin de vous donner du mérite. »
La lumière centrale est la lumière divine et les six lumières latérales, ce sont nos lumières, à nous tous. « L’âme de l’homme est un luminaire divin » dit le verset des Proverbes (xx, 27). Chacun possède une lumière qui est exclusivement sienne. Celle de l’un n’est pas réductible à celle d’aucun autre. Chaque lumière se trouve à une distance différente de la lumière centrale qui est la lumière divine. Il est hommes qui ont des aspirations spirituelles plus grandes et qui sont plus proches de la lumière centrale divine et il en est qui en sont plus éloignés. Or, la vérité absolue est qu’Il n’a, Lui, nul besoin des lumières humaines – que peuvent les pâles lumières des hommes face à l’éclatante lumière divine ? Mais voilà, Il désire nous permettre d’acquérir du mérite et bien qu’Il n’en est pas besoin, Il nous demande d’apporter nos lumières comme si tel n’était pas le cas. Il nous demande d’allumer nos lumières face à la Sienne ; alors, toutes ces petites lumières, même les plus éloignées, brillent ensemble face à la lumière centrale, faisant de nous Ses associés pour éclairer le monde.

 

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