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Rav Nahum Botschko : Bamidbar – Le dénombrement des enfants d’Israël

Rav Nahum Botschko : Bamidbar – Le dénombrement des enfants d’Israël

Le sujet principal de la paracha de Bamidbar est le dénombrement des Enfants d’Israël. La question la plus courante porte sur le fait que la Thora s’étend sur le décompte jusque dans les moindres détails. Qu’une grande minutie soit nécessaire peut se comprendre. Que la Thora doive en rendre compte d’une manière si détaillée est surprenant.

Rabbi Chmouel ben Méir – le Rachbam, petit fils de Rachi – explique avec l’extrême souci de littéralité qui le caractérise : le dénombrement était nécessaire dans le cadre des préparatifs à la conquête d’Eretz Israël : « étant donné que désormais il doivent se rendre en Eretz Israël, et que ceux de vingt ans sont aptes au service armé. »

Pour le Midrach Lévitique Rabba (cité par Nahmanide), le dénombrement était nécessaire pour la louange des Enfants d’Israël. Le terme utilisé par la Thora pour ordonner le dénombrement, séou, est fortement connoté par les notions d’élévation et de noblesse. Et Rachi dit lui-même : « à cause de Son affection pour eux, Il les compte… »

Rabbi Efraïm de Lonschitz, dans son commentaire Kéli Yaqar, explique que le dénombrement nous enseigne une dimension absolument fondamentale de la foi d’Israël : la Providence individuelle. La Thora compte individuellement chacun des membres du peuple d’Israël pour nous rappeler que la valeur propre de la nation d’Israël et sa tâche dans le monde n’éclipsent pas la valeur individuelle de chacun et la Providence qui veille sur lui personnellement. C’est pourquoi la Thora tient à nous faire savoir que chacun est compté pour lui-même.

À l’inverse de l’approche du Rachbam, rabbi Chmouel de Sokhatchov, donne dans son Chem MiChmouel une explication inspirée du Zohar : le dénombrement avait pour objet de préparer le peuple d’Israël aux longues années d’errance dans le désert.
Il y a, dans le désert, des nuisances nombreuses, physiques et spirituelles, et c’est pourquoi : « on sait que ce qui est plus que tout nécessaire à la victoire dans les combats est la fermeté du cœur… on comprendra donc que dans les combats spirituels aussi, le point névralgique dont tout dépend est la constance et la fermeté du cœur ; ne pas céder à cause de tous les obstacles et toutes les difficultés, de connaître sa propre importance et de se considérer comme celui sur qui compte le monde entier… et c’est pourquoi, avant que les Enfants d’’Israël ne pénètrent dans le désert pour y mener le dur combat de la spiritualité, la Thora a ordonné de les dénombrer, car toute chose nombrée est importante et ne peut être négligée ni dédaignée… et le nom de toute chose est ce par quoi elle subsiste. »

Autrement dit, lorsque chacun est compté individuellement, cette attitude positive à son égard renforce l’énergie de chacun. De même qu’à la guerre chaque combattant à son rôle bien défini et que chacun de ces rôles est vital à la victoire, de même en est-il dans le domaine spirituel. Chacun d’entre nous a la force et l’obligation d’investir tous les efforts possibles afin de ressortir renforcé de chaque épreuve. La clé de la réussite, selon le Chem MiChmouel, est dans les préparatifs et dans la claire conscience du défi à relever et de son enjeu.

C’est aussi une grande leçon de vie. Avant de pénétrer dans chacun des « déserts » que nous devons traverser, face à toute situation nouvelle pour nous, un nouvel emploi ou une nouvelle école, les débuts du mariage, l’arrivée d’un nouveau-né, la retraite, l’entrée dans le primaire, le commencement de l’étude en yéchiva ou l’enrôlement dans l’armée, il nous faut savoir que partout et à chaque fois ce sera un nouveau défi avec chaque fois l’avenir pour enjeu.

Si nous nous y préparons convenablement, si nous avons conscience des difficultés, si nous savons identifier les défis physiques ou spirituels, alors, avec l’aide de Dieu, nous réussirons à tenir bon, viendrons à bout de la mission et ressortirons de l’épreuve grandis et renforcés.

 

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