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Rav Shaoul David Botschko – Parachat Matot – Vœux

Rav Shaoul David Botschko – Parachat Matot – Vœux

La mitzva de la semaine : Parachat Matot

Il existe deux différences essentielles entre les engagements que l’homme peut prendre sur soi devant Dieu et devant les hommes :

  1. L’obligation à l’égard d’autrui ne prend pas effet tant qu’un acte concret n’a pas été réalisé. Mais à l’égard de Dieu, la parole énoncée est en elle-même contraignante.
  2. Dans la relation à autrui, une fois la transaction achevée, elle est irréversible. Mais un vœu fait devant Dieu peut être soumis au tribunal qui, sous réserve de certaines conditions, peut en prononcer l’abrogation ou l’annulation. Cela s’apprend d’un verset de la paracha (Nombres xxx, 3) :

« Quelqu’un qui aura fait un vœu devant Hachem ou prêté serment de s’interdire une certaine chose ne profanera pas sa parole. »

Et les Sages expliquent (Haguiga 10a) :

« Puisqu’il est dit “il ne profanera pas sa parole”, cela signifie que lui ne le peut pas, mais d’autres ont le pouvoir d’abroger… »

Lui, non ; mais d’autres, c’est-à-dire le tribunal peut abroger ou annuler.

Examinons ces différences :

Le vœu consiste dans le pouvoir de se donner à soi-même une mitzva, en tant qu’engagement direct entre l’homme et son Dieu. C’est la beauté du vœu que n’existent pas seulement les mitzvoth données d’En haut mais qu’existe aussi une volonté d’élévation d’en bas. Dieu n’est pas semblable à un homme ; avec Lui, on ne peut pas jouer avec les mots. Tu l’as dit, tu dois le faire. Vis-à-vis d’autrui, la parole ne suffit pas à créer un engagement absolu ; chaque partie a encore le pouvoir de changer d’avis, tant qu’aucun acte n’est venu sceller l’accord.

Mais la mitzva que l’on s’est donnée à soi-même par un vœu n’est pas semblable aux mitzvoth données par Dieu qui sont contraignantes par leur origine divine. Rendre irréversible une mitzva d’origine humaine serait vouloir l’élever au rang de mitzva divine, ce qui reviendrait à vouloir ajouter quelque chose à la Thora, ce qui n’est pas permis

Vis-à-vis d’un tiers, une transaction unilatérale ne peut pas être annulée parce que si les relations entre l’homme et son prochain ne sont pas stables l’existence de la société n’a plus de base.

Vis-à-vis de Dieu, nous pouvons connaître des moments d’enthousiasme ou d’exaltation et croire qu’on peut, qu’on veut, qu’on doit. On n’a pas le pouvoir de se dédire. Mais le tribunal, lui, a le pouvoir de nous aider à descendre de l’arbre où l’on a grimpé trop vite.

Précaution est donc requise dans les engagements vis-à-vis d’autrui. Prudence dans les engagements vis-à-vis de Dieu, sachant que nous ne sommes pas des anges, que l’erreur est humaine, qu’il est possible de revenir en arrière tout en bénéficiant de la proximité qui néanmoins aura été établie et qui, certainement, aura laissé des traces.