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Rav Shaoul David Botschko – Parachat Pin’has – La prière

Rav Shaoul David Botschko – Parachat Pin’has – La prière

La mitzva de la semaine : Parachat Pinhas

L’amour de Dieu et la spontanéité dans le service divin sont d’une grande importance. Que vaut une prière faite sous la contrainte ? Elle est appelée « service du cœur » et Maïmonide écrit que, selon la Thora, il n’y a pas d’obligation de prier à des moments déterminés (Règles de la prière, chapitre i, règle 1) :

« C’est un commandement positif que de prier chaque jour, ainsi qu’il est écrit “vous servirez Hachem votre Dieu” ; la tradition orale enseigne que ce service est la prière car il est écrit “vous Le servirez de tout votre cœur” et les Sages ont enseigné – “quel est le service du cœur ? c’est la prière !”. Le nombre des prières, leur liturgie et leur moment ne sont pas fixé par la Thora. »

Toutefois, de fait, ce n’est pas ainsi que l’on agit. Les Sages ont institué trois prières quotidiennes et que la première doit être faite avant le tiers du jour. Les enseignements des Sages ne sont pas une « autre Thora », mais la mise en évidence d’un aspect de la volonté de la Thora. Où les Sages ont-ils trouvé l’obligation de prier à des moments déterminés ? Dans notre paracha figure l’obligation d’apporter deux offrandes quotidiennes, l’une le matin et l’autre l’après-midi (Nombres xxviii, 3–4) :

« Et tu leur diras voici le feu que vous approcherez à Hachem ; deux agneaux d’un an, sans défauts, holocauste perpétuel. L’un des agneaux tu le feras le matin et le deuxième tu le feras l’après-midi. »

La Thora a donc fixé un temps pour l’offrande du matin, jusqu’au tiers de la journée. Nos Sages ont ainsi appris de là que le service divin ne souffre pas l’arbitraire.

Les propos de la Thora et ceux des Sages se complètent. L’essence de la prière est la ferveur, le cœur véridique et pur. C’est pour cela que dans le monde abstrait, idéal, de la Thora, il n’y a aucune contrainte dans la prière. Mais l’homme est un être qui, dans le monde concret, ne supporte pas l’arbitraire. C’est pourquoi la Thora orale légifère sur la manière concrète de réaliser les mitzvoth. En effet, dans la prière, nous nous tenons devant Hachem dans la joie, mais sans oublier que nous sommes Ses serviteurs. Le cœur ne s’exprime authentiquement que dans la discipline.

Les propos de la Thora et ceux des Sages se complètent. La prière s’exprime dans la ferveur du cœur, mais sans la reconnaissance de Sa souveraineté et la soumission à Sa volonté, nous ne pouvons pas parvenir au but recherché.