Rav Shaoul David Botschko – Parachat Devarim – Droiture dans le jugement
« Vous ne ferez point acception de personne dans le jugement«
La paracha comporte plusieurs expressions enseignant toutes l’interdiction de faire pencher la balance du jugement (Deutéronome i, 16-17) :
« J’ordonnai à vos juges en ce temps-là disant : écouter entre vos frères et vous jugerez justement entre un homme et son frère et son étranger. Vous n’aurez point égard à l’apparence des personnes dans vos jugements, tel le petit tel le grand vous entendrez, vous n’aurez peur de personne, car c’est D-ieu qui rend la justice; la chose qui vous sera dure, vous l’approcherez de moi. »
Les Sages nous ont enseigné que l’expression « Vous n’aurez point égard à l’apparence des personnes dans vos jugements » ne concerne pas directement les juges mais ceux qui sont chargés de leur nomination, le Choul‘han ‘Aroukh a tranché (‘Hochen Michpat viii, 1) :
« Quiconque installe un magistrat inapte et sans compétence en la sagesse de la Thora et indigne d’être juge, aussi agréable soit-il et quelle que soient ses autres qualités, celui qui l’a nommé a transgressé un interdit. »
Les décisionnaires ont étendu l’interdit au-delà de la nomination des juges, stipulant que cela s’applique à toutes les charges, toutes les nominations devant être sur mérites. Voici, par exemple, ce qu’écrit le ‘Aroukh ha-Choul‘han (‘Hochen Michpat ix, 5) :
« Mais toutes les nominations et toutes les charges publiques même dont le fonctionnement n’obéit pas aux règles de la Thora ; et il est interdit de faire pencher les choses par sympathie ou antipathie et moins encore par corruption. »
Tous ceux qui ont à gérer l’argent public ont donc l’obligation, en toute nomination, de n’agir qu’en fonction des mérites, sans aucune considération personnelle, afin que toutes les décisions soient dans l’intérêt de tous et non dans leur intérêt propre.
Shaoul David Botschko