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Rav Shaoul David Botschko – Parachat Vaet’hanan – Talmud Thora kenegued koulam

Rav Shaoul David Botschko – Parachat Vaet’hanan – Talmud Thora kenegued koulam

La mitzva de l’étude (talmud) de la Thora, dont nos Sages disent dans la Michna (Péah i, 1) qu’elle équivaut toutes les mitzvot, s’apprend du verset de la proclamation du Chema‘ énoncé dans notre paracha (Devarim vi, 7) :

« Tu l’enseigneras à tes fils et tu en parleras, siégeant dans ta maison et allant par les routes, en te couchant et en te levant. »

L’auteur du Séfer ha-‘Hinoukh l’explique ainsi (mitzva 419) :

« C’est un commandement positif d’apprendre la sagesse de la Thora et l’enseigner ; c’est-à-dire comment réaliser le commandement et se garder de ce qu’Il nous interdit ; savoir aussi l’intention véridique de toutes les règles de la Thora. C’est à propos de tout cela qu’il est dit : tu les enseigneras à tes fils. »

Pourquoi la Thora a-t-elle choisi de nous enseigner cette mitzva si importante – l’étude de la Thora – à partir d’une formule qui parle de son enseignement ?  

L’objet premier de l’étude de la Thora, explicite dans le texte du Séfer ha-‘Hinoukh, est de connaître les commandements du Créateur ; étudier la Thora dans le détail de ses mitzvoth afin de se parfaire autant dans la conduite que dans la foi. De point de vue, l’étude de la Thora « équivaut » à tous les commandements car la compréhension des mitzvoth rendue possible par l’étude donne sens à leur pratique et enracine l’intentionnalité du cœur dans la réalisation concrète.

Il existe néanmoins un autre objet, à savoir apprendre la Thora à son fils. Cet objet s’exprime dans la formule du verset « tu l’enseigneras à tes fils ».

En général, la vie humaine s’évalue selon le nombre des années passées sur terre. On vit sa vie, on s’en soucie… nos parents ont vécu leur vie et s’en sont allés. Nos fils aussi vivront la vie qui leur aura été allouée. Mais celui qui a appris la Thora de son père et l’a enseignée à son fils ne quitte pas le monde à sa mort. Il devient un chaînon d’une longue chaîne de vie. Sa vie puise sa vitalité aux valeurs des générations qui l’ont précédé et celles qui suivront puiseront en lui la leur et poursuivront son œuvre. L’étude de la Thora nous relie à notre père et à nos fils, à notre grand-père et à nos petits-fils dans une chaîne ininterrompue qui garde vivant son esprit même après sa mort. Le Talmud dit (Ta‘anit 5b) « Jacob notre père n’est pas mort. » Jacob a eu le mérite que tous ses fils poursuivent son œuvre et en cela il reste présent à notre monde. « Tant que sa descendance vit, il vit lui aussi. » (ibid.)

Nos Sages ajoutent que le commandement « tu l’enseigneras à tes fils » s’applique tout autant à ses élèves. « Tes fils, ce sont tes élèves » dit le Sifré. Tout homme instruit doit partager son savoir avec tout Israël.

La Thora d’Israël est une. De même qu’elle relie les pères et les fils, elle relie entre elles les diverses parties du peuple. Les Maîtres de la Michna n’ont pas dit que le limoud de la Thora équivalait à tout ; ils l’ont dit du talmud de la Thora. Limoud signifie « étudier », alors que talmud signifie apprendre et enseigner à tous. Cette mitzva fait de nous un peuple éternel qui porte fièrement la Thora donnée au Sinaï il y a près de 4000 ans.

Le Talmud Thora relie passé, présent et futur et rassemble toutes les couches du peuple d’Israël.

Shaoul David Botschko