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Rav Shaoul David Botschko – Parachat Choftim – La direction des affaires d’Etat

Rav Shaoul David Botschko – Parachat Choftim – La direction des affaires d’Etat

La paracha traite essentiellement des structures gouvernementales et, en particulier de la fonction royale. Elle comporte, à ce sujet, deux commandements qui se complètent l’un l’autre :

  1. Nommer un roi, ainsi qu’il est dit (Deutéronome xvii, 15) : « tu placeras à ta tête un roi » et les Sages précisent que « à ta tête » implique la crainte respectueuse.
  2. L’interdiction, pour le roi, d’amasser argent et or en quantité, ainsi qu’il est dit (Deutéronome xvii, 17) : « Et de l’argent, il n’en amassera pas en quantité » et les Sages précisent qu’il n’y a rien à ajouter à ses besoins.

Maïmonide écrit, à propos de ces deux commandements (Règles des Rois, ii, 1 et iii, 4) :

Sur l’obligation du respect du roi

On se conduit avec grand respect à l’égard du roi et on inculque sa crainte et son respect au cœur de tout homme, ainsi qu’il est dit : tu placeras à tête un roi,  c’est-à-dire que sa crainte soit sur toi

Sur l’interdiction d’amasser une fortune au-delà de ses besoins

Et il n’amassera pas argent et or à accumuler dans son trésor et pour s’en vanter et s’en féliciter, mais pour payer ses soldats, ses serviteurs et son personnel. Et tout l’argent et l’or qu’il ajoutera au trésor de la Maison d’Hachem pour parer à toute nécessité sociétale et aux besoins militaires, c’est bien agir que de l’accumuler. L’interdit ne concerne que ce qu’il fait pour son avantage dans son trésor personnel, ainsi qu’il est dit « il n’amassera pas » et s’il amasse, il est passible de flagellation.

Ces deux commandements semblent liés l’un à l’autre. En effet, le respect et la crainte de la fonction royale procède du fait que l’on sache que le roi n’agit pas dans son intérêt propre mais pour le bien commun. Maïmonide relie en effet les deux commandements (Règles des Rois, ii, 6) :

« De même que l’Écriture a prescrit de le respecter grandement, de même lui prescrit-elle l’humilité car il est dit “et mon cœur est vide en mon sein” et il ne doit pas se conduire avec trop d’arrogance à l’égard du peuple ainsi qu’il est dit “afin que son cœur ne s’élève pas au-dessus de ses frères” et qu’il soit généreux et miséricordieux envers les petits et les grands, et qu’il ait soin de leurs besoins et de leur bien ; qu’il veille à l’honneur du plus petit d’entre les petits et, lorsqu’il parle à tout le public au pluriel, qu’il parle avec douceur, ainsi qu’il est dit “écoutez-moi mes frères et mon peuple” et il est dit “si tu es aujourd’hui le serviteur de ce peuple, etc.”. Il doit toujours se conduire avec la plus grande humilité ; nul n’est pour nous plus grand que Moïse et il dit “et nous, que sommes-nous, que vous vous plaigniez de nous ?” Et il a supporté leur harassement, leur charge et leurs plaintes et leur colère à la manière dont la nourrice porte le nourrisson ; l’Écriture l’appelle berger, conducteur du troupeau de Jacob son peuple, et le rôle du berger est explicité par les prophètes : “Tel un berger, menant paître son troupeau, recueille les agneaux dans ses bras, les porte dans son sein etc.” (Isaïe xl, 11) »

Ces règles royales doivent être enseignées à quiconque porte une responsabilité publique. Le respect dû au chef dépend de sa conscience d’être au service du bien public.

Shaoul David Botschko