Rav Shaoul David Botschko – Pin’has – Les fous de Dieu
Nous sommes révoltés par tous ces attentats commis par des hommes se réclamant de Dieu. Une religion qui invite à tuer quiconque ne pense pas comme tel de ses dirigeants est une horrible religion.
On objectera peut-être que le judaïsme ne serait finalement pas très différent de ces fous de Dieu. En effet, le personnage qui donné son nom à la paracha est Pinhas. Pinhas jouit de la considération de la Thora. On honore son zèle. Dieu lui confère « son alliance de paix ». Pourquoi ? Parce qu’il a massacré un prince d’Israël et une jeune femme moabite qui avaient choisi délibérément de s’aimer, contrevenant ainsi publiquement et de manière – il faut le dire – quelque peu provoquante à la loi d’Israël. Saisi de zèle pour l’honneur de Dieu, Pinhas les tua.
Cela, c’est l’apparence des choses vues du dehors. Un verset du début de la paracha témoigne du fait que les honneurs dont Pinhas fait l’objet ne sont pas dus au fait d’avoir tué les contrevenants. C’est parce qu’Israël était en danger de disparition frappé d’un terrible fléau que le geste de Pinhas a arrêté net (Nombres xxv, 11-13) :
« Pinhas, le fils Eliezer, fils d’Aharon le Cohen a détourné Ma fureur de sur les Enfants d’Israël en prenant avec zèle fait et cause en Ma faveur parmi eux et Je n’ai pas exterminé les Enfants d’Israël dans ma colère. »
En effet, lorsque les Enfants d’Israël se sont laissés allés à la débauche avec les femmes de Midian, la colère de Dieu a déclenché contre eux un fléau mortel et l’intervention énergique de Pinhas a été salvatrice et radicale : vingt-quatre mille personnes avait déjà péri par le fléau qui décimait le peuple d’Israël.
La Thora ne glorifie pas Pinhas pour avoir tué mais pour avoir sauvé le peuple d’Israël. Ce n’est pas la haine de l’autre mais l’amour d’Israël qui a guidé son acte.
C’est tout autre chose.
Bamidbar Paracha Pin'has Rav Shaoul David Botschko