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Pinhas – Des Associés

Pinhas – Des Associés

Rav Shaoul David Botshko
La paracha se termine par la liste détaillée des sacrifices qui auraient à être apportés au Temple de Jérusalem.
À chacune des fêtes un bouc expiatoire devait être offert. Cela exprime l’idée que lors des moments de fêtes où la nourriture est abondante et l’alcool coule à flot, il y a risque que l’homme se laisse aller. Ce sacrifice apporté au nom de tout Israël vient nous rappeler que les festivités de la fête ne doivent pas nous faire oublier son sens spirituel.
À la Néoménie – roch ‘hodèche, jour où commence chaque nouveau mois (le mot savant signifie « la nouvelle lune) – il faut également apporter un bouc expiatoire, mais la forme du verset comporte une anomalie. Lisons le verset :
« Et un bouc pour l’expiation pour Dieu » (Nombres xxviii, 15)
Les habitudes de lecture agissent et, de manière quasi automatique, le lecteur « corrige » l’anomalie et comprend : il faudra offrir un bouc pour Hachem pour l’expiation des fautes de l’homme.
Mais ce n’est pas ainsi que l’ont compris les sages d’Israël. Ils ont expliqué que ce bouc la vient expier la faute de Dieu. Laquelle ? La description détaillée serait ici trop longue. Résumons : un verset de la Genèse (i, 16) nous informe que Dieu a créé deux grands luminaires, le soleil et la lune, pour nous dire immédiatement après : le grand luminaire pour la souveraineté du jour et le petit luminaire pour la souveraineté de la nuit. Égaux d’abord, une inégalité est ensuite apparue entre les deux luminaires, inégalité dont Dieu, en quelque sorte, est responsable. Au jour du renouvellement de la lune, Dieu nous demande d’apporter pour Lui un sacrifice pour expier cette inégalité.
Que signifie donc cet étrange commentaire ?
Il vient répondre au questionnement de tout observateur de la vie dans ce monde. Que d’injustices ! Les uns rient, d’autres pleurent, certains naissent riches et d’autres naissent pauvres, il y a des bien portant et des malades et la liste des inégalités est encore longue. Pourquoi ?
Et la réponse, quoique très simple, est malgré tout dure à entendre. Le « jeu » de la vie est générateur d’inégalités. Ce n’est pas que Dieu le veuille, puisqu’Il veut le bien pour tous et pour chacun. Mais Il a confié le monde aux hommes et Il attend d’eux qu’ils le prennent en charge et qu’ils corrigent par leur effort les injustices qui y règnent. Dieu n’a pas créé les inégalités comme telles, mais Il a créé un monde où elles sont possibles. C’est l’action de l’homme dans ce monde qui peut viser à faire faire rire ceux qui pleurent, soutenir les pauvres et guérir les malades.
Si le monde était d’emblée parfait et l’homme sans soucis, il serait à jamais privé de la possibilité d’être l’associé de Dieu dans sa propre création. Son existence pourrait sembler heureuse, mais il serait dans la situation d’un honnête homme ayant reçu un prêt qu’il serait à jamais dans l’impossibilité de rembourser et, parce qu’honnête, il en éprouverait donc à jamais l’intolérable souffrance.
Hachem a fait de chacun d’entre nous son associé pour le salut de l’univers.

 

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