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Matot – « Vos frères viendraient combattre et vous resteriez ici ? »

Matot – « Vos frères viendraient combattre et vous resteriez ici ? »

 

Rav Nahum Botshko

Les membres des tribus de Gad et de Réouven ont trouvé les terres à l’est du Jourdain propices à leurs élevages ; ils souhaitent s’y établir. Aussi viennent-ils trouver Moïse et lui disent : « ne nous fait pas traverser le Jourdain… » La réplique de Moïse est foudroyante et sans merci :

« Quoi ? vos frères viendraient combattre et vous resteriez ici ? Et pourquoi détourneriez-vous le cœur des Enfants d’Israël de traverser le Jourdain vers la terre qu’Hachem leur a donnée ? » (Nombres xxxii, 6-7)

Rabbi Hayim ben Attar, auteur du célèbre commentaire Or haHayim, analyse en détail les termes employés dans le verset et explique plusieurs principes fondamentaux concernant les mitzvoth liées à la conquête du pays :

  1. « viendraient combattre » : il n’est pas écrit « combattraient ». Nous en apprenons que dans cette guerre il y a deux partenaires, Dieu et Israël. « Car Hachem combat pour eux, mais en tout cas il faut que l’on se prépare à combattre pour la terre… » Et, aujourd’hui comme hier, il ne fait pas de doute que Tzahal doive être bien préparé et bien entraîné, mais pour vaincre, il lui faut l’aide d’Hachem. Sans l’aide divine, aucune victoire ne peut être remportée. Certes ! Mais ce qui est tout aussi important, c’est que Dieu n’agit pas seul. Si Dieu ne « construit » pas la maison, c’est en vain que les ouvriers y peineront ; mais si les ouvriers n’y peinent pas, le terrain restera un chantier désolé.
  2. « Pourquoi détourneriez-vous… » : C’est un interdit de grande gravité que de provoquer le renoncement et le désespoir du peuple et de lui instiller des doutes quant à sa capacité à conquérir sa terre, cette terrible erreur dont les « explorateurs » se sont rendus coupables. Et bien que les gens de Gad et de Réouven n’avaient aucune intention de ce genre, objectivement, le seul fait de rester en arrière ne pouvait qu’avoir un effet négatif : il aurait nécessairement été interprété comme provoqué par la peur, avec un effet désastreux sur le moral.

De nos jours aussi, il est des personnes qui passent leur temps à démoraliser leur entourage. Certains prétendent que nous n’avons aucune chance face à nos ennemis, d’autres veulent empêcher les Juifs de monter en Israël en faisant appel à toutes sortes de prétextes et de récriminations contre le pays qui sont autant de médisances et de calomnies. Le Or HaHayim n’aurait certainement pas vu tout cela d’un bon œil ! Ce n’est pas que tout soit parfait, qu’il n’y ait rien à redire ni rien à corriger ; mais pour corriger, il faut être sur place…

  1. « Qu’Hachem leur a donnée » : « Il existe une différence entre la terre où ils viennent et celle qu’ils veulent. Car c’est Hachem qui leur a donné la terre, ce qui n’est pas le cas des territoires de Si‘hon et de ‘Og, qui ne font pas partie de la terre donnée à Abraham. » Nos droits sur Eretz Israël sont fondés sur le don de Dieu et le serment fait à Abraham selon lequel « toute la terre que tu vois, Je la donnerai à ta postérité à jamais » (Genèse xiii, 15). C’est la terre qu’Hachem donne à son peuple d’Israël en héritage et où la Présence de la Chékhina est permanente :

« une terre qu’Hachem ton Dieu recherche en tous temps, les yeux d’Hachem y sont fixés depuis le début de l’année et jusqu’à la fin de l’année. » (Deutéronome xi, 12)

 

 

Chabbat Chalom
Traduit par Rav E. Simsovic

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