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La paracha dans le midrach par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat Vayechev : La boussole

La paracha dans le midrach par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat Vayechev : La boussole

Cette paracha raconte la dramatique histoire de Yossef et de ses frères qui ont commis un des actes les plus graves qui puissent être : vendre un frère comme esclave.

Pourtant Rachi trouve une lumière dans la conduite des frères. Rachi commente ainsi le verset (Béréchit xxxvii, 4) : « ils le prirent en haine et devinrent incapables de lui parler en paix » :

« De ce qui fait leur honte nous apprenons leur mérite : leur bouche était en harmonie avec leur cœur. »

Ils étaient persuadés que Joseph incarnait le mal et qu’il fallait l’éliminer pour l’empêcher de nuire. Ils auraient pu cacher leurs sentiments. Ils ne l’ont pas fait : ils n’étaient pas hypocrites.

Voici quelques lignes écrites par mon père le Rav Moché Botschko זצ »ל qui nous permettront de mieux comprendre l’importance de l’harmonisation des actes avec les pensées et les sentiments :

« Quelle est la perfection véritable ? Que les paroles ne contredisent pas la pensée, que les actions soient en accord avec l’être profond L’homme dont l’être, l’esprit, les intentions et les actes s’unifient de manière indissociable : voilà la véritable perfection. L’homme parvenu à un niveau tel que sa conduite n’est pas le résultat d’une discipline aveugle ou d’une contrainte, l’homme dont les paroles expriment authentiquement les sentiments et les intentions, voilà l’homme parfait. »

C’est cette perfection même que Rachi décrit. Ce qui signifie que les frères de Joseph avaient atteint un niveau très élevé de perfection.

Et pourtant, leur conduite est condamnable et leur sanction fut très sévère. La Thora n’ayant pas encore été donnée, ils ont jugé par eux-mêmes, décidant des critères du bien et du mal. Ce qui prouve que la qualité morale et la noblesse des sentiments ne suffisent pas à assurer la justesse du jugement : sans la Thora, l’homme est privé de la « boussole » qui permet de s’orienter avec certitude, c’est-à-dire de faire les choix moraux justes.

La Thora nous dévoile la volonté divine. Dès lors, l’effort consiste à mettre notre volonté, nos pensées et nos actes en harmonie avec Sa volonté. Mais pas seulement par obéissance ; il faut encore que la conscience acquiesce à la vérité divine de sorte que la conduite puisse être authentiquement morale.