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La paracha dans le midrach par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat Bô : Parle Je t’en prie…

La paracha dans le midrach par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat Bô : Parle Je t’en prie…

Le Saint, source des bénédictions, annonce à Moïse qu’après la dernière plaie qui s’abattra sur l’Égypte, la mort des premiers-nés, les Hébreux sortiront d’Égypte. Cependant, avant cela, Il leur ordonne de ne pas seulement sauver leur corps, mais de dépouiller aussi l’Égypte (Chemot xi, 2) :

« Parle Je t’en prie aux oreilles du peuple et ils demanderont chacun à son voisin [égyptien] et chacune à sa voisine [égyptienne], des objets d’argent et des objets d’or… »

Rachi, se fondant sur la Guemara (Berakhot 9a–b) explique :

« Le mot na (traduit ici par « Je t’en prie » signifie toujours une requête. Je t’en prie, insiste auprès d’eux à ce sujet, afin que ce juste, Abraham, ne puisse pas dire : Il a accompli [la prophétie contenue dans le verset (Genèse xv, 13) :] “ils les asserviront et ils les opprimeront quatre cents ans”, mais [celle contenue dans le verset suivant (ibid. verset 14) :] “et ensuite ils sortiront avec de grands biens”, Il ne l’a pas accomplie. »

Pourquoi est-il tellement important que les Enfants d’Israël sortent d’Égypte avec de grands biens ? Pour Rachi, il s’agit de tenir la promesse faite à Abraham mais, précisément, pourquoi lui avoir promis cela ?

Plusieurs explications sont possibles :

  • L’amour d’Hachem pour Son peuple – Il aime Israël et désire leur bonheur.
  • Punir l’Égypte – Elle doit payer pour la cruauté dont elle a fait preuve à l’égard d’Israël.
  • Payer leur salaire – Il faut que l’Égypte s’acquitte du salaire qu’elle doit aux Hébreux pour les nombreuses années de service qui ont été exigées d’eux.

Mais, plus que tout cela, la raison principale tient sans doute au fait que la finalité de la sortie d’Égypte implique nécessairement des moyens financiers importants : il s’agit d’établir un État en Eretz Israël, « un royaume de prêtres et une nation sainte » qui soit un exemple pour tous les peuples et qui leur indique la voie du service divin.

La sortie d’Égypte ne se réduit pas à affranchir des esclaves afin qu’ils puissent servir leur Dieu dans le désert d’une maigre manière tribale. C’est le début d’une révolution culturelle d’envergure visant à la restauration du monde entier. La nation d’Israël toute neuve a besoin d’une assise matérielle et, pour cela, elle doit prendre possession des richesses de la puissante Égypte qui dominait en ce temps-là toute la région.

Le Saint, source des bénédictions, a éprouvé en quelque sorte le besoin d’implorer Israël de bien vouloir dépouiller l’Égypte et s’approprier ses richesses, ce qui avait pour conséquence de lui imposer un lourd fardeau. Ils ne se libèrent pas seulement pour leur bien-être personnel, mais pour une haute et noble cause qui les accompagnera désormais et exigera d’eux d’agir pour le bien de toute l’humanité.