Rav Shaoul David Botschko – La mitzva de la semaine : ‘Ekev – « Ma force et la puissance de ma main »

« Tu diras en ton cœur “ma force et la puissance de ma main a réalisé cette prouesse”. Et tu rappelleras Hachem ton Dieu car c’est lui qui te donne la force de faire des prouesses afin de réaliser son alliance qu’il a jurée à tes pères, comme en ce jour. » (Dévarim VIII, 17-18)

Trois points sont à prendre en considération :

a) « tu diras en ton cœur » – peut-être passes-tu ton temps à dire sans cesse avec ta bouche que tout se réalise « avec l’aide de Dieu », mais qu’en est-il de ton cœur ? C’est comme si la Thora nous disait : « je ne m’intéresse pas à tes déclarations, je m’intéresse à ce que tu penses vraiment. Si tu crois que tes réussites ne sont pas dues à ton seul mérite, mais aussi à l’aide divine, tu es sur la bonne voie. Ce qui importe, c’est ce qui est en ton cœur."

b) « car c’est lui qui te donne la force de faire des prouesses » – le verset ne vient pas dire que ce n’est pas à toi mais à Lui que revient le mérite des prouesses réalisées. Tu as, par ta force, fait ce que tu as fait, mais cette force, d’où te vient-elle ? Ne te trompe pas : Dieu n’agira pas à ta place. Il t’aide, mais c’est toi qui agis. On ne compte pas sur le miracle pour la réussite sécuritaire ou économique. Il appartient à l’homme de prendre ses responsabilités et d’agir énergiquement. Lorsqu’il a réussi, il lui appartient aussi d’exprimer sa reconnaissance à Celui qui lui a donné les instruments de la réussite.

Cette approche recèle toutefois elle-même un danger : quelqu’un pourrait commencer à se dire « Dieu m’aime tellement, Il m’aide en tout et m’assure la réussite ! Je suis semblable à Joseph-le-Juste dont il est dit : “tout ce qu’il entreprend, Hachem le lui fait réussir.” » Cet un orgueil dangereux ! D’où le troisième point :

c) Le verset ajoute et souligne : « afin de réaliser son alliance qu’il a jurée à tes pères. »

L’aide dont tu bénéficies de la part de Dieu, c’est au fait de faire partie du peuple d’Israël que tu la dois !