1 Tora mi-Tsiyon, Kohkav Yaakov, 9062200
02-9972023, 02-9974924,

Rav Shaoul David Botschko – Shemot – « Et il vit qu’il n’y avait point d’homme… »

Rav Shaoul David Botschko – Shemot – « Et il vit qu’il n’y avait point d’homme… »

« Il se tourna là et là et vit qu’il n’y avait point d’homme et il frappa l’Égyptien et l’ensevelit dans le sable. » (Chemoth ii, 12)
Moïse a grandi dans le palais de Pharaon, adopté comme son fils par la fille de Pharaon, mais il a su tout de suite qu’il n’appartenait pas à l’Égypte. Moïse, en vertu de son âme hébraïque, lorsqu’il sortit, c’est vers ses frères qu’il sortit. Il a choisi d’être fidèle à son peuple. Que s’est-il passé le premier jour où il est sorti ? « Il vit l’homme égyptien frappant l’homme hébreu d’entre ses frères. » Moïse n’a pu rester indifférent à ce spectacle. Il agit. Mais, le verset en témoigne, il n’a pas agi sous l’impulsion de la colère. Il est circonspect. « Il s’est tourné là et là » et alors, « il a vu qu’il n’y avait point d’homme » et alors seulement « il frappa l’Égyptien et l’ensevelit dans le sable ».
Quel est le sens de cette précaution ?
On peut, bien sûr, se contenter de l’évidence apparente : il vérifie qu’aucun témoin de la scène ne viendra le dénoncer. Ce n’est qu’alors qu’il frappe l’Égyptien et l’enterre pour effacer les traces de son acte.
Les Maîtres de la tradition d’Israël lisent tout autrement. Le regard que porte Moïse « là et là » indique qu’il ne se hâte pas de tuer l’Égyptien. Il a considéré sa mauvaise conduite, scruté son passé de tortionnaire, interrogé son avenir et il a vu qu’il n’y avait point d’homme. Rachi explique : aucun homme de bien ne sera issu de lui. « Qu’il n’y avait point d’homme » signifie que l’Égyptien avait perdu figure humaine. Foncièrement et totalement mauvais, sans aucune circonstance atténuante. Ayant constaté cela, Moïse le frappe. Grande leçon : on ne tue pas un homme, même l’Égyptien qui frappe l’Hébreu, sans prendre le temps d’examiner la situation. Mais alors, on n’hésite plus. Moïse l’a rendu à la terre d’où il avait été tiré ; c’est là sa seule réalité puisqu’il a renoncé à la lumière divine qui l’avait habité. « Il l’ensevelit dans le sable. »
Rabbi Yaaqov Tzvi Mecklenbourg (Allemagne, 1785-1865), auteur du commentaire Haktav vehaQabbala, écrit : « Il a regardé là et là ; Moïse a tenté de voir si quelqu’un viendrait au secours de l’Hébreu. Existe-t-il encore un brin de justice dans cette société ? Lorsqu’il a vu qu’il n’y avait point d’homme, personne qui vienne défendre l’Hébreu maltraité, il a pris ses responsabilités et a frappé l’Égyptien. Il a appliqué la règle de la Michna : « là où il n’y a pas d’hommes, efforce-toi d’en être un. »

 

Laisser un commentaire