Rav Shaoul David Botschko – Chemini : Mangeons cachère
« Vous mangerez les bêtes qui ont sabot fourchu et qui
ruminent.» (Lévit. 13,3)
Manger est l’instinct premier de l’homme et d’ailleurs de tout être
vivant. Nous, les humains, sommes jugés sur notre manière de manger,
délicate ou grossière. Mangeons-nous comme des animaux ou d’une
manière plus noble. La paracha de Chémini nous apprend que nous ne
pouvons manger que des animaux qui possèdent deux caractéristiques :
avoir le sabot fendu et ruminer. Qu’apprenons-nous de ces deux
conditions ?
D’abord, que nous ne sommes pas engoncés dans la matérialité
de la terre. Les animaux qu’il nous est permis de manger sont
ceux qui ont une sorte de chaussure et cette « chaussure » qui fait
partie d’eux est fendue, indiquant que cette bête ne fait pas un
avec la terre sur laquelle elle vit et dont elle mange. Elle lui est
supérieure. En mangeant précisément ce type de bête qui s’élève
au-dessus du sol, nous apprenons qu’en tant qu’hommes nous
devons aspirer à nous sanctifier et à nous élever au-dessus de la
terrestrialité.
Les ruminants sont des animaux placides. Ils mangent par étapes.
Tout n’est pas avalé et digéré d’un seul coup, assimilé au sang et
aux os. Nous devons éviter d’être en quelque sorte avalés par nos
instincts ; nous devons les dominer et les diriger.
Les lois de la cachrouth occupent une place importante dans la
Thora. S’élever par la nourriture, c’est être homme et ne pas seulement
être vivant animal. En effet, l’homme est influencé et par ce qu’il mange
et par la manière de se nourrir. La sainteté dans l’acte de nourriture
répand de la sainteté sur nos conduites de vie.
C’est ainsi que le passage concernant la cachrouth s’achève sur le
verset :
«Vous vous sanctifierez et vous serez saints car saint Je suis
Hachem votre Dieu.»
Mangeons Cachère.