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Rav Nahum Botschko : Chemini – les 4 bêtes impures

Rav Nahum Botschko : Chemini – les 4 bêtes impures

L´un des sujets majeurs de cette paracha concerne la définition des animaux dont la consommation est autorisée et ceux qui sont interdits.

Deux conditions caractérisent les animaux autorisés : être ruminants et avoir un sabot corné et fendu. C’est dire qu’un animal qui ne présenterait que l’une de ces caractéristiques serait évidemment interdit. Or, la Thora précise que le chameau, le lapin et le lièvre, présentés comme ruminants sont interdits parce que n’ayant pas de sabot fendu, de même que le porc dont le sabot est fendu mais qui ne rumine pas. Pourquoi souligner ainsi ce qui semble aller de soi ? Pourquoi aussi illustrer le principe à l’aide de ces animaux-là ? Il est intéressant de signaler que les savants se sont montrés incapables de trouver ne serait-ce qu’un exemple d’un autre animal qui ne présenterait qu’une seule de ces caractéristiques !

Rabbi Yichmaël enseigne (Houline 59a) : « Celui qui domine le monde sait qu’il n’existe pas de ruminant qui soit impur si ce n’est le chameau (Rachi précise : et ses compagnons énumérés dans la paracha) c’est pourquoi il a été spécialement signalé. »

Voici donc une preuve de plus de la vérité de la Thora et de sa Révélation.

Les Sages ajoutent dans le midrach (Vayiqra Rabba s/Chemini xiii, 5) que ces quatre bêtes font allusion aux quatre empires qui s’opposent à Israël au cours de l’histoire : « le chameau, c’est Babel, le lapin, c’est la Médie, le lièvre, c’est la Grèce et le porc, c’est Edom… »

Le Maharal explique que le nombre quatre s’oppose à l’unité ; quatre, c’est le nombre de la spatialité, des points cardinaux où s’étire le monde. Au cours de l’histoire, nombreux sont les peuples qui se sont opposés à l’idée exprimée par « Tu es Un et Ton Nom est Un et qui est comme Ton peuple Israël nation une sur la Terre ». Opposition à l’unité divine et à l’élection d’Israël comme représentant de Dieu dans le monde d’en bas. Les quatre peuples occupant à cet égard une position centrale sont ceux de Babel, de la les Médie, de la Grèce et d’Edom.

Ces quatre bêtes sont problématiques du point de vue de leur aptitude à être consommables ; elles possèdent un titre à la pureté, ce qui peut induire en erreur et faire croire qu’elles sont pures malgré tout. Ce n’est que lorsqu’il s’avère que la seconde caractéristique est vraiment absente qu’on se rend compte de leur impureté radicale. Ainsi en est-il de ces civilisations. Rabbi Ephraïm de Lonshitz explique (Kéli Yaqar s/Chemot xi, 4) : telle était la manière d’être des empires qui se sont opposés à Israël au long des générations : « ils ont tous été acceptés parce qu’ils se présentaient comme honorables, prétendant vouloir le bien d’Israël, alors qu’ils étaient mauvais de l’intérieur, toutes leurs pensées n’étant que mal tout le jour. » Il a fallu que se dévoile finalement l’hypocrisie de ces empires qui se présentaient comme favorables à Israël alors qu’ils ne cherchaient qu’à le détruire.

Le cas du porc dévoile une dimension supplémentaire (Vayiqra Rabba s/Chemini xii in fine) : « Et le porc, c’est Edom. Et pourquoi s’appelle-t-il ainsi[1] ? c’est parce qu’il restitue le diadème à son propriétaire. » Rabbi Baroukh Halévi Epstein explique (Thora Témima s/Chemini xi, 7) : « cela veut dire que par cette nation sera provoqué la restitution de la couronne à Israël ». Le temps que nous vivons est celui de la fin du règne du quatrième empire, et nous avons le mérite de constater simultanément le rétablissement de la souveraineté d’Israël sur sa Terre tandis que s’achève la suprématie d’Edom.

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[1] En hébreu, ‘hazir (le porc) s’apparente à léha‘hzir, qui signifie « restituer », « retourner ».

 

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