1 Tora mi-Tsiyon, Kohkav Yaakov, 9062200
02-9972023, 02-9974924,

Rav Nahum Botschko : A’harei Mot – Le lien entre la terre et ses habitants

Rav Nahum Botschko : A’harei Mot – Le lien entre la terre et ses habitants

La Thora énumère dans la paracha A‘haré Moth (chapitre XVIII) les unions sexuelles interdites et, elle revient sur l’interdit à la fin de la paracha Qédochim (chapitre XX), et précise même les sanctions frappant ceux qui le transgressent. Le lecteur de ces passages constate, que ce soit dans l’une ou l’autre paracha1, que la Thora introduit régulièrement les versets concernés par l’expression : « Je suis Hachem ». Quelle en est la raison ?

Une autre question qui requiert notre attention est liée à la manière dont ces parachioth se terminent. À la fin de la paracha A‘haré Moth (XVIII, 24-25) il est écrit : « ne vous souillez pas par toutes ces choses … et la terre a été souillée et J’ai demandé compte de sa faute et la terre a vomi ses habitants. » À la fin de la paracha Qédochim (chapitre XX, 22) : « et la terre ne vous vomira pas. » Pourquoi une transgression touchant à la personne de l’homme a-t-elle pour sanction la « vomissure » de la terre ? Il serait plus logique que ce soient des transgressions liées aux commandements concernant la terre (chmita, dîmes, prélèvements, part des pauvres…) qui aient une telle conséquence !

Rabbi Hayyim Ben Attar (le Or HaHayyim Haqadoch) explique (XVIII, 2) : « On sait que tous les commandements prescrits par Dieu à son peuple saint sont tels que chacun est à même de les réaliser… sauf les commandements liés aux unions interdites qui concernent un domaine où la puissance du désir est telle que l’homme est pratiquement soumis à sa contrainte… » Autrement dit, les instincts sexuels sont dotés d’une énergie telle que l’homme est presque impuissant à les maîtriser. Rabbi Hayyim Ben Attar poursuit : « c’est pourquoi la Thora introduit ces préceptes par la formule “parle aux enfants d’Israël et tu leur diras – Je suis Hachem votre Dieu”, car vous, enfants d’Israël, du fait que Je suis Hachem votre Dieu, qui concerne la saisie du divin, par la force que cette connaissance procure, vous serez à même de vaincre une énergie naturelle physique. » Ce n’est que la dimension divine enfouie en nous qui nous permet de maîtriser ces pulsions et c’est pourquoi il fallait en mettre l’énoncé en valeur en introduction au diverses lois des unions interdites.

Pour ce qui est de la sanction où la terre vomit ses habitants, dans la mesure où ils transgressent ces interdits, explique Nahmanide (XVIII, 25), la terre d’Israël, différente en cela de toutes les autres, est le lieu d’une Providence divine directe et la Présence divine s’y manifeste en permanence. Dieu a donné la terre d’Israël au peuple d’Israël précisément parce que c’est le lieu privilégié de Sa Présence. Cette terre particulière ne peut supporter les conduites grossières extrêmes, telles que celles des peuples païens qui provoquent quasi « naturellement » que la terre vomisse les coupables. 1 Deux fois dans A‘haré Moth et quatre fois dans Qédochim.

Mais pourquoi est-ce spécifiquement la faute sexuelle qui déclenche cela et non les autres types de faute ? Il semble que ce soit lié à ce que rabbi Hayyim Ben Attar a dit ci-dessus : que du fait que ces pulsions sont si puissantes, qu’elles sont celles qui permettent à l’homme de se reproduire, de croître et multiplier, et lorsqu’elles se manifestent de manière négative, elles ont aussi un éminemment pouvoir de destruction et portent une grave atteinte à la spiritualité de l’homme et l’éloignent de Dieu au point que la Chékhina qui réside dans le Pays ne peut le supporter ce qui peut – à Dieu ne plaise ! – provoquer le fait que le peuple d’Israël soit exilé de sa terre.

Au cours de la semaine écoulée nous avons eu le privilège de fêter le 62ème anniversaire de l’Indépendance d’Israël. Remercions Dieu sans cesse pour les miracles et les merveilles dont Il nous a gratifiés, et renforçons en même temps notre maîtrise dans les domaines où la discrétion et la pudeur sont de mises afin de river en nous la présence de la Chékhina.
Traduit par Rav E. Simsovic

 

Laisser un commentaire