Rav Shaoul David Botschko – Vaéra – La prière de Moïse
« Moïse sortit de chez Pharaon et Moïse cria vers Hachem au sujet des grenouilles qu’Il avait mis sur Pharaon. Et Hachem fit la parole de Moïse et les grenouilles moururent des maisons, des cours et des champs. » (Chemoth viii, 8-9)
« Moïse sortit de chez Pharaon et implora vers Hachem. Et Hachem fit la parole de Moïse et ôta les êtres nuisibles de sur Pharaon et de sur ses serviteurs et de sur son peuple ; il n’en resta pas un seul. » (Ibid., 26-27)
Ces versets, et bien d’autres analogues, témoignent du fait que la cessation des plaies dépendait de la prière de Moïse. C’est pourtant étonnant : la plaie survenait sur l’ordre d’En-Haut, sans nécessité d’aucune prière pour la déclencher ; elle aurait pu de même cesser sans prière. D’autant plus qu’il aurait été sans doute plus approprié de prier pour que la plaie sévisse plus durement encore contre l’Égypte pour sauver Israël que de prier pour qu’elle cesse, donnant à l’Égypte l’opportunité de recommencer à tourmenter les Hébreux comme par le passé. Comment Moïse a-t-il pu prier pour ôter la plaie de sur les bourreaux de son peuple ?
C’est que Moïse n’était pas indifférents aux souffrances des Égyptiens, qu’elles le touchaient au cœur. Lorsque les plaies s’abattaient sur eux, il avait pitié d’eux et lorsqu’il priait, c’est en toute sincérité qu’il demandait à Hachem de faire cesser la plaie. Moïse aime Israël de toute son âme, mais son amour s’étend aussi à toutes les créatures. Moïse est plein d’espoir de voir les Égyptiens accepter de laisser partir Israël sans devoir en souffrir.
Les prières de Moïse sont efficaces. Elles nous rendent perceptible à quel point Moïse est proche d’Hachem. La puissance la prière de Moïse est tellement importante et le peuple d’Israël en aura encore bien besoin : lorsque les Hébreux sortiront d’Égypte, ils trébucheront à plusieurs reprises et à chaque fois Moïse intercédera pour eux et Hachem lèvera la sanction.
Lorsque l’amour règne entre les créatures et que l’homme prie pour la guérison ou le bien-être d’autrui, la rigueur d’En-Haut se mue en miséricorde. Dans la Paracha, la prière de Moïse est appelée ‘atira, le Midrach explique le sens de ce mot :
« Quel est le sens du terme ‘Atira ? La fourche avec laquelle on retourne le blé dans la grange s’appelle ‘atira. Pour t’enseigner que cet instrument retourne le blé de lieu en lieu, de même la prière des Justes retourne un décret funeste en décret bénéfique. » (Psiqta Zoutrata [Leqa‘h tov] Genèse, Toldot, xxv, 21)