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Ki Tetsé – L’importance de la probité

Ki Tetsé – L’importance de la probité

Rav Nahum Botschko

 

Notre paracha contient de nombreuses mitzvoth portant sur les sujets les plus divers. Dans la plupart des cas, la Thora ne mentionne pas la rétribution de la pratique des mitzvoth ; pourtant, dans notre paracha, la Thora garantit à deux reprises la longévité de celui qui pratique la mitzva dont elle parle :
1) À propos du « nid de l'oiseau », la mitzva interdit de prendre les œufs ou les oisillons en présence de la mère et demande de chasser d'abord la mère, « ainsi tu seras heureux et tu prolongeras tes jours » (Deutéronome XXII, 7).
2) À propos des poids et mesures, la Thora interdit au commerçant de tricher sur les poids et mesure et de voler ainsi ses clients et elle n'interdit pas seulement de se servir d'instruments truqués mais même d'en posséder. Et cette honnêteté en affaires aura pour conséquence afin « se prolongent tes jours sur la terre qu'Hachem ton Dieu te donne » (Deutéronome XXV, 15).
Ces deux mitzvoth rejoignent ainsi celle évoquée en Chemoth XX, 11 concernant le respect des parents, qui porte, elle aussi, une indication analogue : « afin que tes jours se prolongent sur la terre qu'Hachem ton Dieu te donne. »
Quel est le dénominateur commun de ces trois commandements au sujet des quels la Thora promet la longévité ?
En ce qui concerne le « nid de l'oiseau », Nahmanide explique : « il s'agit, ici aussi, d'un commandement qui tire son sens du principe général "tu ne l'abattras pas lui et son petit le même jour". Il s'agit en effet de nous éviter d'avoir un cœur cruel et sans pitié. » Autrement dit, ce commandement nous éduque à la pitié envers les créatures de Dieu.
L'exactitude des poids et mesures exprime l'exigence d'une absolue honnêteté en affaires.
Le commandement du respect des parents nous éduque à la gratitude, à la reconnaissance et au respect de nos origines.
Ce sont donc précisément les commandements qui prescrivent droiture, valeurs de bonté et respect d'autrui et des parents qui garantissent longévité.
Pourtant, la question bien connue, que nos sages ont aussi posée, continue à tarauder l'esprit : n'avons-nous pas témoignage d'innombrables cas où des Juifs ont pratiqué avec minutie ces commandements et, contrairement à la longévité promise, ont péri dans la fleur de l'âge !? Le Talmud (Qiddouchine 39b) n'évoque-t-il pas le cas de cet enfant qui grimpe sur un arbre sur ordre de son père pour chasser la mère et prendre les œufs, effectuant simultanément deux commandements promettant longévité, et qui tombe de l'arbre et se tue ?
Réponses et explications ont été données, mais elles ne résolvent pourtant pas complètement le problème :
* certains expliquent que la longévité est promise non pour ce monde mais pour le monde à venir, où le bonheur éternel attend celui qui aura pratiqué ces mitzvoth. Il n'en reste pas moins que le verset ne peut être détourné de sons sens simple et immédiat, et il est écrit « sur la terre » !
* La récompense, disent d'autres, concerne l'ensemble de la nation. Lorsque ses membres se conduisent conformément à ces principes de droiture et de bien, alors elle verra sa présence se prolonger sur sa terre de nombreuses années, dans l'abondance et la bénédiction. Toutefois, les versets semblent bien promettre la longévité à chaque personne individuellement et en ce monde !
Pour nous rapprocher d'une solution possible à ces difficultés, disons tout d'abord que nous n'avons absolument aucune part aux calculs de la Providence. Nous ignorons tout de la manière dont elle pèse ses décisions et il est parfaitement possible de pratiquer les mitzvoth avec soin et ferveur et d'être cueilli par Dieu dans la fleur de l'âge sans que nous sachions comment la rétribution méritée sera octroyée.
Mais la longévité promise ne concernerait-elle que la durée matérielle du temps ? Ne peut-on envisager qu'il faille en comprendre le sens en qualité plutôt qu'en quantité ? Des « jours longs » ne signifie-t-il pas des jours ou aucun instant du temps n'est perdu, des jours authentiquement pleins de sens ? Les jours de qui honore pleinement ses parents, se conduit droitement en affaires, dont la compassion s'étend aussi aux bêtes, par le simple fait de vivre au quotidien ces valeurs en plénitude, sont d'emblée « longs », c'est-à-dire pleins et entiers.(explication de mon pere le Rav S.D. Botschko) Un verset dit à propos d'Abraham : « or, Abraham était vieux, progressant en jours ». Les commentateurs expliquent : chacun des jours d'Abraham notre père était plein, par le mérite des valeurs, du contenu de signification, qu'il y mettait en œuvre. Ce qui en est aussi la véritable rétribution en ce monde.

 

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