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Rav Shaoul David Botschko – Tsav – Chair de sainteté

Rav Shaoul David Botschko – Tsav – Chair de sainteté

Rabbi Juda Halévi s’est posé la question suivante : qu’est-ce qui assure la vie de l’âme (néchama) ? Si on répond que ce serait l’étude de la Thora ou la prière, force est de constater que l’âme de quelqu’un qui s’abstient de prier ou d’étudier pendant une semaine, ou un mois, est pourtant toujours vivante. S’il reprend son étude et recommence à prier, elle continuera à se renforcer.

La réponse de Rabbi Juda Halévi à cette question est frappante : si quelqu’un cesse de manger et de boire quelques jours, son âme quittera son corps. Non seulement le corps ne nuit pas à l’âme, mais il est nécessaire à sa manifestation. C’est sur la base de cette remarque que rabbi Juda Halévi explique le thème des qorbanoth, les offrandes qui font l’essentiel du culte du Temple (et déjà du sanctuaire dans le désert) et qu’on appelle (improprement) en français « les sacrifices ».

Nous espérons voir le dévoilement de la Présence divine (la Chékhina) dans le monde ; or, de même que l’âme divine en l’homme se dévoile dans et par le corps, de même la Chékhina se dévoile au travers des qorbanoth. Un feu venu du ciel dévore pour ainsi dire l’offrande apportée par l’homme. Pour saisir en quoi que ce soit le thème des qorbanoth, il est nécessaire de se rendre compte du fait que sans corporéité il n’y a pas de spiritualité. Cette idée force s’exprime dans un verset de la paracha de cette semaine :

« Tout ce qui touchera à sa chair (la chair du qorban) sera sanctifié. »

La chair du qorban participe de la sainteté et celle-ci entraîne dans son sillage tout ce qui entre en contact avec elle.

En l’absence du Temple – puisse-t-il être prochainement rebâti ! – nous sommes empêchés d’approcher les offrandes prescrites. Du moins pouvons-nous nous pénétrer de l’idée que la chair peut être support de la sainteté.

 

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