Rav Shaoul David Botschko – Tazri’a – Pure ou impure ?
« Trente-trois jours elle demeurera avec les sangs de pureté, elle ne touchera aucune sainteté et ne viendra pas au sanctuaire tant que ne seront pas achevés ses jours de pureté. »
(Lévitique xii, 4)
Ce verset est difficile à comprendre. En effet, il contient une contradiction interne. Au début du verset, la femme est dite « pure ». il s’agit d’une femme qui a enfanté un garçon. Après l’accouchement, elle est considérée comme en état de nida pour une durée de sept jours. Commence ensuite une période de trente-trois pendant laquelle la Thora nous fait savoir que même si elle constate un saignement, elle reste pure. Mais dans la deuxième moitié du verset nous apprenons qu’il lui est interdit de consommer des aliments consacrés, et même de les toucher. Il lui est aussi interdit d’entrer dans le sanctuaire. S’appliquent donc à elle les règles d’une femme impure. Alors, est-elle pure ou impure ?
Nos sages ont enseigné qu’elle est pure pour son mari. Une femme en période « normale » de menstruation est dite « impure » et elle est aussi interdite à son mari. Ce n’est pas le cas celle-ci. Même si des saignements se produisent, cela ne rend pas interdites les relations entre époux. On est en droit de s’interroger : pourquoi cette distinction ? Et surtout, pourquoi est-elle dite pure si elle est impure bien que permise à son mari ?
La Thora nous enseigne ici une chose importante : cette femme vient d’avoir un enfant dont elle s’occupe et elle a aussi un mari et ils s’aiment. Et il existe aussi un autre amour d’importance : l’amour de Dieu et le désir de Lui exprimer la gratitude pour le miracle de la naissance et aussi le désir d’élévation spirituelle. La Thora lui dit : sache que la maison n’est pas moins importante. Sache aussi que si tu ne peux pas légalement entrer dans le sanctuaire, ce n’est pas parce que tu es impure – puisque tu es pure et que cette pureté est liée à la centralité de la famille.
La Thora nous fait savoir à nous tous, hommes et femmes, que s’occuper de sa famille avec dévouement est une grande pureté, même si cela nous empêche de nous adonner totalement à la spiritualité.
Vous êtes occupés à faire exister le monde. Vous êtes purs, crie la Thora ! Ce n’est qu’après avoir compris la centralité des « affaires de famille », que vous pourrez monter d’un cran dans le contact avec les choses de la sainteté et l’entrée dans le sanctuaire.
Paracha Rav Shaoul David Botschko Tazri'a Vayikra