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Rav Shaoul David Botschko – Parachat Yithro – La mitzva du qiddouch

Rav Shaoul David Botschko – Parachat Yithro – La mitzva du qiddouch

La mitzva de la semaine : Parachat Yithro

La mitzva du qiddouch

Les Dix Commandements comprennent onze mitzvoth car le commandement du Chabbat en comporte deux : celle du qiddouch (la sanctification) et l’interdiction du travail (Chemot xx, 8-10) :

« Rappeler le jour du Chabbat pour le sanctifier. Six jours tu travailleras et feras tout ton ouvrage et le septième, Chabbat pour Hachem ton Dieu, tu ne feras aucun travail, ni toi, ton fils, ta fille, ton serviteur et ta servante, ni ton animal domestique ni le prosélyte qui vit dans tes portes. »

C’est l’interdiction du travail qui distingue le jour du Chabbat des autres jours et il ne dépend nullement de la volonté humaine. Dès lors que le soleil s’est couché, tout travail est interdit. En quoi le qiddouch est-il nécessaire si le Chabbat est de soi sanctifié ?

C’est que, bien que le Chabbat s’instaure de lui-même, il n’a pas de signification concrète sans le concours de l’homme. La mitzva « Rappeler le jour du Chabbat pour le sanctifier » qui requiert d’exprimer par la parole la sainteté du Chabbat nous enseigne que la sainteté implicite du Chabbat exige la participation active de l’homme pour passer de la puissance à l’acte : sans toi, nous dit Hachem, il n’y a pas de sainteté dans ta réalité.

Les premiers décisionnaires, les Richonim, discutent de savoir si le qiddouch seul est exigé par la Thora ou si le rite de la havdala à la sortie du Chabbat y est aussi impliqué. Maïmonide est d’avis que tel est le cas et que la finalité des deux rites est de distinguer le Chabbat des jours qui le précèdent et de ceux qui le suivent (Sefer ha-Mitzvoth, mitzva positive 155). Le Chabbat est comme une montagne qui s’élève au-dessus de la plaine et qui tranche sur le reste du paysage. C’est un jour différend, une réalité autre, et qui pénètre dans le Chabbat pénètre dans un monde d’élévation totalement distinct des autres jours. Les parfums que nous respirons à la sortie du Chabbat, selon Maïmonide, visent à nous consoler du départ du Chabbat qui nous a quittés, comme on fait respirer des sels pour ranimer ceux qui défaillent, pour supporter d’être retombé dans le train des jours ouvrés.

Les autres Richonim considèrent la havdala comme une mitzva instaurée par les Sages, destinée selon eux, à nous rappeler que l’interdiction du travail a pris fin et qu’il nous est permis de retourner à nos occupations profanes. Selon cette approche, la sainteté du Chabbat n’a pas totalement disparu ; son influence continue à agir sur les jours ouvrables et sa lumière et son parfum accompagnent la réalité concrète. Le Chabbat n’est pas enfermé dans une barrière infranchissable et une trace des senteurs de sa sainteté se répand sur les jours de la semaine et y imprime sa marque. La respiration des parfums vise à étendre les arômes du Chabbat aux jours de l’œuvre et à les en imprégner. A la fin de la semaine, lorsque ces effluves se sont raréfiés au point d’avoir presque disparu, nous sanctifions à nouveau le Chabbat et chargeons de son parfum la semaine à venir – jusqu’au Chabbat prochain.