Rav Shaoul David Botschko – Parachat Terouma – Devant moi, en permanence
La mitzva de la semaine : Parachat Terouma
« Devant Moi, en permanence »
L’un des rites liés au culte du Temple est celui des « Pains de Proposition ». Dans la partie du sanctuaire situé devant le Saint des saints se trouvaient le chandelier d’or, l’autel des parfums et la table sur laquelle devaient être disposés les Pains des « faces » (Chemot xxv, 30) :
« Et tu disposeras sur la table des Pains des « faces » devant Moi, en permanence. »
Cette mitzva est particulière en cela qu’elle est la seule qui comporte l’obligation de la permanence. On allume les lampes du chandelier le soir et elles s’éteignent le matin. On fait brûler deux fois par jour l’encens sur l’autel des parfums. Par contre, on dispose les Pains sur la table le Chabbat et ils y demeurent jusqu’au Chabbat suivant.
Ces pains nous renseignent sur l’importance que Dieu attache au travail visant à assurer la subsistance des hommes. La sainteté s’étend sur ces Pains que l’on dispose précisément sur la table le Chabbat jour saint d’entre les jours ; la Thora nous enseigne ainsi l’obligation du travail pour la subsistance et que ce travail est œuvre de sainteté.
Il y a douze pains en regard des douze tribus et ils constituent ensemble une même mitzva. Celui qui travaille pour sa subsistance et celle des siens contribue à la vie de la collectivité sociale tout entière. Tout travail, au-delà de la dimension de l’obligation de chacun visant à satisfaire ses besoins et ceux des siens comporte une dimension de mitzva par laquelle il contribue à la vie sociale.
« Devant Moi en permanence » dit la Thora. Ce souci qui est le nôtre est aussi le souci de Dieu qui veut le bien de Ses créatures. « Devant Moi en permanence » – en permanence Il a souci de notre subsistance. Par cette mitzva il y a reconnaissance de Dieu comme Source de bénédiction.
Les Pains des « faces » en ont ainsi plusieurs : le visage de l’importance du travail pour assurer la subsistance, celui de l’importance du travail qui nous associe à Dieu pour le bien de la collectivité ; celui, enfin, de l’importance du travail pour renforcer la confiance en Dieu qui se soucie de toutes Ses créatures.