1 Tora mi-Tsiyon, Kohkav Yaakov, 9062200
02-9972023, 02-9974924,

Rav Shaoul David Botschko – Parachat ‘Houkat – Élégie

Rav Shaoul David Botschko – Parachat ‘Houkat – Élégie

La paracha relate la mort d’Aharon et l’intense et profonde tristesse qui saisit tout Israël (Nombres xx, 29) :

« Et toute l’assemblée constata qu’Aharon avait expiré et ils pleurèrent Aharon trente jours durant, toute la Maison d’Israël. »

Par ces pleurs, ils ont accompli la mitzva du misped, de l’élégie à la mémoire du défunt ainsi qu’édicté dans le Choul‘han ‘Aroukh (Yoreh Dé‘a 344, 1) :

« C’est une grande mitzva de faire l’éloge funèbre du mort comme il se doit. Elle consiste à élever la voix pour dire à son sujet des choses qui brisent le cœur pour accroître les pleurs et rappeler ses mérites. Et il est interdit de trop exagérer les louanges ; ont doit faire état de ses vertus en en rajoutant un peu, mais sans exagérer. »

Quel est le sens de cette mitzva ? Le Talmud discute de savoir si elle est à l’honneur du défunt ou à l’honneur des endeuillés.

À l’honneur du défunt, en quel sens ? De quel honneur a-t-il besoin ? Il n’est plus et les honneurs, pour lui, ne sont que chimères. Mais par le fait qu’on rappelle sa bonté et ses bienfaits, on lui fait vraiment du bien. Car tout homme arrive dans le monde de vérité où il est jugé et chacun a son lot de bonnes et de mauvaises actions. Si les survivants insistent sur le bien qu’il a fait, ils disent que telle était sa vraie nature : voyez, là-haut, l’impression qu’il a laissée sur sa famille et ses proches. Cet honneur le sert au temps du jugement.

À l’honneur des vivants, en quel sens ? Cruelle est la perte de l’être cher pour les endeuillés. On parle de lui et on le pleure et on dit sa louange. Toute la famille en éprouve élévation et veut marcher sur ses traces. L’honneur des endeuillés tient au fait que leur proche défunt était bon et juste. Cela rejaillit sur toute la famille et les renforce tous.

Les deux aspects sont bien sûrs tous deux vrais. L’élégie est tout en autant en l’honneur du défunt qu’en l’honneur des vivants. Mais on obéit à celui qui, pour des raisons qui lui sont propres, a demandé qu’on ne prononce pas pour lui d’éloge funèbre, car son honneur prime. L’élégie est essentiellement demandée aux endeuillés pour « recharger leurs batteries » grâce aux vertus de celui qui est parti. Grâce à elle, il n’a pas totalement disparu ; elle exprime avec force l’effort à faire pour suivre sa voie.

Lorsque tout Israël a pleuré Aharon, tous se sont engagés à être ses disciples (Traité des Principes, i, 12) :

« Soit d’entre les disciples d’Aharon, aimant la paix et poursuivant la paix, aimant les créatures et les rapprochant de la Thora. »

Shaoul David Botschko