Rav Shaoul David Botschko – Parachat Chlakh Lekha – Les tsitsits
La mitzva de la semaine : Parachat Chlakh Lekha
Il est une mitzva d’avoir attaché aux coins d’un vêtement qui en possède quatre des franges – des tsitsit. Les tsitsit sont composés de deux sortes de fils : des fils blancs et un fil de couleur tekhélet, habituellement traduit par « azur » (Nombres xv, 38) :
« Parle aux Enfants d’Israël et tu leur diras et ils se feront des tsitsit aux pans de leurs vêtements pour leurs générations et ils mettront aux tsitsit du pan un fils d’azur. »
L’expression « tsitsit du pan » désigne les fils (généralement faits de lin, qui était la fibre la plus utilisée pour les vêtements) du même matériau et de la même couleur que le vêtement lui-même ; on y ajoutait un fil de laine teint couleur azur – la couleur du ciel qui reflète la couleur du « trône de gloire ».
Les fils blancs correspondent à la notion de mitzva tandis que le fil azur correspond à la notion de sainteté. Les fils faits de la matière du vêtement nous enseignent que nous pouvons donner à nos vêtements une dimension de mitzva. Par ces fils attachés au vêtement, nous nous trouvons toute la journée habillés de mitzva.
L’azur est la dimension de sainteté qui s’ajoute à la mitzva. Elle désigne le surhaussement demandé à l’homme pour s’élever vers la spiritualité. Les deux dimensions sont nécessaires ; la première vise au souci de voir notre conduite quotidienne inspirée par la Thora et les mitzvoth. L’azur réclame de nous de nous élever un peu, d’être capables de nous détacher un peu du monde matériel pour rencontrer un monde de sainteté.
De nos jours où la véritable couleur tekhélet nous est inconnue nous pratiquons la mitzva de la Thora avec des fils blancs ; nos Maîtres enseignent en effet (Mena‘hot 38a) que « l’absence du fil azur ne disqualifie pas les fils blancs et que l’absence des fils blancs ne disqualifie pas l’azur ».
Il est intéressant de remarquer que de nos jours on a coutume de faire les tsitsit en laine, c’est-à-dire de la matière servant a priori à l’azur. Peut-être veut-on signifier par là qu’en l’absence de l’azur de lui-même, un élément au moins en est néanmoins présent. Ce qui témoigne en même temps de notre aspiration à la sainteté et à atteindre la finalité de la mitzva telle qu’elle est donnée par la Thora (Nombres xv, 40) :
« Afin que vous vous souveniez de toutes Mes mitzvoth et que vous les réalisiez et que vous soyez saints pour votre Dieu. »
Grâce à la mitzva des tsitsit, efforçons-nous de faire de toutes nos actions des gestes de mitzva et ajoutons-y un brin de sainteté.