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Rav Shaoul David Botschko – La mitzva de la semaine : Parachat Vayera – Déménagement d’après la halakha

Rav Shaoul David Botschko – La mitzva de la semaine : Parachat Vayera – Déménagement d’après la halakha

Un homme marié habitant un certain pays ne peut changer de résidence pour aller dans un autre pays qu’avec l’accord de son épouse. Dans le même pays, il peut l’emmener avec lui d’une ville à une autre ou d’un village à un autre, mais il ne peut pas l’obliger à passer d’une ville à un village ou d’un village à une ville. En effet, il est possible qu’elle préfère la vie tranquille d’un village ou, au contraire, la vie trépidante de la ville. Son accord est nécessaire même si le passage de la ville au village ou du village à la ville s’accompagnerait d’une amélioration du standing de l’habitat.

« Celui qui épouse une femme du même pays que lui ne peut pas l’emmener dans un autre pays mais il peut l’emmener d’une ville à une autre ou d’un village à un autre ; mais il ne peut pas l’emmener d’une ville à un village ou d’un village à une ville.

Lorsqu’il l’emmène d’une ville à l’autre ou d’un village à un autre il ne peut pas lui imposer un standing différent de l’habitat précédent. » (Choul‘han ‘Aroukh Even ha-‘Ezer, 75, 1-2)

Le Talmud de Jérusalem réfère cette halakha à un verset de notre paracha. La condamnation de Sodome concernait en fait cinq villes de la région. Loth, sa femme et ses filles sont sauvés et doivent fuir. Mais Loth demande que la ville de Tzoar soit épargnée et qu’il puisse s’y réfugier. Voici sa plaidoirie (Genèse xix, 19-20) :

« Certes, ton serviteur a trouvé grâce à tes yeux et tu m'as accordé une grande faveur en me sauvant la vie ; mais moi, je ne saurais fuir jusque sur la montagne, de peur que le mal m’atteigne et que je meure. Voici, de grâce, cette ville-ci est proche pour y fuir et elle est petite ; puissé-je y fuir, n’est-ce pas qu’elle est petite ? et je serai sauf ! »

Le Talmud de Jérusalem explique (Ketoubot 13, 10) :

« Que le mal m’atteigne – le mari ne peut pas mener sa femme contre son gré d’une demeure à une autre, pas même d’une demeure grossière à une belle demeure, parce que la belle demeure critique, comme il est écrit “, de peur que le mal m’atteigne et que je meure ” »

Selon le sens littéral du verset Loth a demandé que la ville proche lui serve de refuge parce qu’il avait peur de n’avoir pas le temps de fuir assez loin avant que ne l’atteignent les flammes de Sodome. L’explication du Talmud est différente ; il ne voulait pas aller jusqu’à la montagne car il avait peur que les changements de mode de vie lui nuisent. Certes, l’air de la montagne est plus pur et plus sain que l’atmosphère de Sodome et des villes voisines, mais il préférait s’abstenir du changement et préférait se réfugier dans une ville semblable à Sodome. C’est donc que ce qui peut sembler meilleur au plus grand nombre peut ne pas convenir à certains. Les Sages déduisent des préférences de Loth qu’il n’y a pas lieu d’imposer un changement à sa femme et que son accord est nécessaire, même si ce changement est a priori à son avantage.

Telle est partout la règle, à une exception près : le pays d’Israël. Si le mari veut monter en Israël, la femme n’a pas le droit de s’y opposer, même si l’installation en Israël implique une réduction du standing et des conditions de vie (Choul‘han ‘Aroukh Even ha-‘Ezer, 75, 3) :

« De quoi est-il question ? D’un pays à l’étranger à un autre pays à l’étranger ou d’un endroit en Israël à un autre endroit en Israël. Mais de l’étranger à Israël, on la contraint à monter, même d’une belle demeure à une demeure grossière. »

Et de même que la femme monte avec son mari, le mari monte avec sa femme, c’est-à-dire que si c’est la femme qui veut monter, son mari est tenu de la suivre.

Demeurer en Israël est une mitzva de première importance et c’est la demeure véritablement belle.