Rav Shaoul David Botschko – La mitzva de la semaine : Parachat Vaéra – Libération des esclaves

Sept des dix plaies d’Égypte se trouvent dans cette paracha. Plaies provoquées par la méchanceté des Égyptiens et leur refus de libérer les Enfants d’Israël. Apparemment, les malheureux esclaves en attente d’un changement de leur état n’ont pas reçu de mitzvoth en ce temps-là. Mais telle n’est pas la lecture de nos Sages. Encore en Égypte, Hachem légifère (Chemoth vi, 13) :

« Hachem parla à Moïse et à Aharon et Il leur a ordonné au sujet des Enfants d’Israël et de Pharaon, roi d’Égypte, de faire sortir les Enfants d’Israël de la terre d’Égypte. »

À Pharaon, Il a ordonné de libérer Israël. Mais qu’a-t-Il ordonné aux Enfants d’Israël ? Nos Sages répondent : Il leur a ordonné de ne pas asservir d’esclaves lorsqu’ils auront été libérés (Talmud de Jérusalem, Roch Hachana, iii, 5) :

« Rabbi Chmouel bar Yiyz‘haq a enseigné : que leur a-t-Il ordonné ? La libération des esclaves. Et cela suit l’enseignement de rabbi Hila qui a dit qu’Israël n’a été sanctionné qu’à propos de la libération des esclaves. C’est ce qui est écrit (Jérémie xxxiv) “au terme de sept années vous laisserez partir, chacun, son frère l’Hébreu”. »

Avant même d’avoir été libérés, les Hébreux ont reçu l’ordre que nul n’exploite son frère. Le danger existe que l’esclave d’hier devenu le maître se conduise comme on s’était conduit à son égard. C’est la raison pour laquelle Hachem instruit Moïse et Aharon : le temps de leur libération approche, mais à condition qu’ils acceptent de ne jamais faire à autrui ce qui leur a été fait. Mille ans plus tard, le prophète Jérémie met en garde Israël au sujet de l’exil qui s’annonce parce qu’ils ont asservi leurs frères (Jérémie xxxiv, 12–17) :

« Or, la parole d’Hachem fut adressée à Jérémie, de la part d’Hachem, de dire : “Ainsi a parlé Hachem, Dieu d’Israël : J’avais conclu une alliance avec vos ancêtres, au jour où Je les fis sortir du pays d’Égypte, de la maison des esclaves, en disant : au début de la septième année, chacun de vous affranchira son frère hébreu qui lui aura été vendu ; quand il t’aura servi six années, tu le renverras libre. Mais vos pères ne M’ont pas obéi, ils n’ont point prêté l’oreille. […] Puis, vous ravisant, vous avez outragé Mon Nom, et chacun a repris son esclave et chacun sa servante, que vous aviez rendus, libres, à eux-mêmes, et vous les avez contraints à redevenir vos esclaves ! C’est pourquoi ainsi parle Hachem : vous, vous ne m’avez pas écouté, quand il s’agissait pour chacun de proclamer la liberté de son frère, de son prochain ; eh bien ! Moi, dit Hachem, Je vais proclamer contre vous la liberté du glaive, de la peste et de la famine, et je ferai de vous un objet d’épouvante pour tous les royaumes de la terre. »

De nos jours, nous vivons la Délivrance d’Israël et, Dieu en soit loué ! il n’y a plus d’esclavage en Israël. Et nous devons bien prendre garde de ne pas abandonner le faible mais de construire une société qui se soucie de tous et nous obtiendrons ainsi la Délivrance plénière :

Sion sera racheté par le droit et ceux qui y reviennent par la justice bienveillante. (Isaïe i, 27)