Rav Shaoul David Botschko – La mitzva de la semaine : Parachat Mikets – Les rêves
La halakha accorde beaucoup d’importance aux rêves. Quelqu’un qui a fait
un rêve qui le perturbe peut le raconter à un ami proche qui lui en donnera un
explication positive, comme le rapporte le Choul‘han ‘Aroukh (Ora‘h ‘Haïm, 220, 1-
2) :
« Celui qui a fait un rêve qui le préoccupe réunira trois personnes qui
l’aiment et leur dira : j’ai fait un bon rêve. Et ils lui diront : il est bon et il
sera bon. Le jeûne est efficace pour annuler un mauvais rêve comme le feu
pour la cire.: Et ceci le jour même, y compris le Chabbat. »
Toutefois, en un autre endroit, le Choul‘han ‘Aroukh émet une réserve
(Ora‘h ‘Haïm, 285, 5) :
« Certains affirment qu’il ne faut pas jeûner pour un rêve le Chabbat, à
moins qu’il se soit répété trois fois. Et certains affirment que de notre
temps il ne faut pas jeûner pour un rêve le Chabbat, car nous ne sommes
plus experts en la matière pour savoir lequel est bon et lequel mauvais. »
En effet, selon le Talmud, il y a différente manières de comprendre un
rêve. Il est possible que le rêve procède de réflexions ou pensées diurnes. Il peut
exprimer un désir inconscient. Et il est aussi possible qu’il soit de l’ordre d’une
révélation. Le Talmud dit encore qu’il peut s’agir de choses insignifiantes.
Lorsque quelqu’un est perturbé par un rêve, c’est le signe qu’il a le
sentiment qu’un message de mauvais augure lui a été communiqué. La halakha
nous informe que même si nous sommes soucieux, la signification donnée au
rêve peut le transformer de mal en bien. Nous ne sommes pas seuls au monde,
nous avons des amis qui nous aiment et qui nous veulent du bien. Par leur
amour et leurs prières la crise deviendra annonciatrice de bien. Le jeûne, le
repentir seront efficace pour effacer tout soucis.
De quoi Pharaon a-t-il rêvé comme le raconte le début de la paracha ? En
tant que souverain de la première puissance mondiale, il a rêvé que des cycles
présidaient au fonctionnement du monde. Les puissants qui menacent le monde
finissent par disparaître sans laisser de trace. Bien que Joseph ait expliqué
positivement le rêve et a, pour un temps, sauvé l’Égypte, elle finira par cesser
d’être une super-puissance, comme si elle ne l’avait jamais été.
Pour finir, rappelons un passage du traité talmudique Bérakhot qui dit que
celui qui n’a pas rêvé sept jours durant est appelé « mauvais ». La guémara
entend par là que tout le monde doit avoir un rêve, une espérance, une vision
d’avenir. Quelque chose qui l’invite à agir plutôt que de faire du surplace, qui
lui permet de progresser et de s’élever toujours davantage.