Rav Shaoul David Botschko – La mitzva de la semaine : Parachat Metsor’a – Le mikvé
La paracha traite des règles de pureté et d’impureté : le lépreux, la femme après ses menstrues, celui qui a subi une pollution, les victimes – homme ou femme – d’écoulements comme la gonorrhée, doivent se purifier en s’immergeant dans un mikvé – appelé en français « bain rituel » ; il est fait allusion à la plupart des règles de purification par le mikvé dans un même verset (Lévitique xv, 16) :
« Et un homme dont la semence aura coulé, il lavera dans l’eau toute sa chair et sera impur jusqu’au soir. »
La guemara analyse (Erouvine 4b) :
- Il lavera dans l’eau toute sa chair – de sorte que rien ne fasse séparation entre sa chair et l’eau du mikvé ;
- Toute sa chair – de sorte que toute sa chair soit immergée. Et le volume minimal doit être d’une coudé de large sur une coudée de long et trois coudées de profondeur, soit 40 séas[1].
Ce verset concerne une personne devenue impure et qui souhaite pouvoir entrer dans le Temple, mais les deux règles énoncées ci-dessus s’appliquent à la purification de tous les cas d’impureté énumérés dans la paracha.
L’impureté exprime les limitations de l’être humain. C’est une créature dont l’esprit ne peut pas dominer entièrement les incidents du corps. C’est pour cela aussi qu’il existe des cycles d’impureté et de pureté. L’homme doit savoir qu’il n’est pas parfait et, en même temps, il doit s’efforcer de se relier à la sainteté. « Il n’y a d’eau que la Thora » ont dit les Sages. En d’autres termes, l’immersion dans l’eau exprime l’aspiration à la sainteté enseignée par la Thora, malgré nos limitations.
Que rien ne fasse séparation entre le corps et l’eau signifie que rien ne soit laissé en dehors de la sainteté. Encore faut-il mieux définir cette notion de séparation ; la discussion des Sages (Erouvine 4b) à ce propos peut se résumer comme suit :
Les règles de « séparation » sont très personnelles. Le Thora considère que si la plus grande partie du corps est recouverte par quoi que ce soit d’indésirable, comme de la boue qui colle à la peau, l’immersion est invalide. Mais si ce n’est qu’une petite partie du corps qui est ainsi recouverte, pour la Thora cela ne fait pas séparation. Si, de plus, cela ne dérange pas l’intéressé, les Sages considèrent aussi qu’il n’y a pas séparation.
Cela signifie que même celui qui n’est pas parfait peut s’élever et se purifier. La sainteté n’est pas uniquement le lot des Justes parfaits que rien ne sépare de la Thora. Même ceux porteurs d’une souillure peuvent s’attacher à Lui et à Sa Thora. Elle a été donnée à tous, même à ceux qui sont encore en chemin.
Il est particulièrement important pour les femmes de savoir qu’un élément étranger couvrant une petite partie du corps et qui ne les dérange pas (qu’elles ne veilleraient pas à supprimer pour apparaître en public) ne disqualifie pas l’immersion.
Nous avons tous place auprès de Lui-même si nous ne sommes pas parfaits.
[1] La mesure d’une séa équivaut, selon les avis, à 8,3 cm3 ou 14,3 cm3.