Rav Shaoul David Botschko – Parachat Bo – Entre l’Égypte et Israël
La plaie des Ténèbres, l’avant-dernière plaie, fut terrible, comme le
verset le montre :
« L’homme ne pouvait voir son frère et nul ne bougea de son lieu
trois jours durant – alors que pour tous les Enfants d’Israël, il y
avait lumière en leur demeure. »
La description de la plaie comporte deux dimensions : 1. Ils ne
pouvaient pas se voir ; et 2. Ils ne purent se mouvoir. La Thora nous
informe ainsi de la concrétude des Ténèbres. Leur densité rendait tout
mouvement impossible.
À y regarder de plus près, il existe un lien étroit entre ces deux
parties du verset. Celui qui ne peut pas voir son frère ne peut quitter son
lieu. Les Égyptiens ne voyaient qu’eux-mêmes. Ils n’étaient pas du tout
sensibles aux peines d’Israël. Une telle société ne peut pas progresser et
elle reste figée sur place.
Moïse qui a pris l’initiative de sauver Israël est le contraire absolu de
cette attitude. Dès le début de son histoire telle que la Thora la raconte, il
voit autrui comme frère, bien qu’il ait grandi dans le palais de Pharaon et
ait été élevé aux hautes charges de l’État : « Il sortit vers ses frères… »
Plus tard, il prend fait et cause pour des bergères madianites inconnues…
C’est pourquoi pour tous les Enfants d’Israël « il y avait lumière en
leur demeure ». Une société ou existe le souci d’autrui est une société de
progrès et la société du type égyptien est sans espoir.
Cette neuvième plaie exprime mieux que tout la différence entre
l’Égypte et Israël.
Shaoul David Botschko