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Nasso – Les trois fêtes de la Torah et celles instituées par les Sages

Nasso – Les trois fêtes de la Torah et celles instituées par les Sages

Rav Nahum Botshko
La paracha de cette semaine relate en détails les offrandes (en tout points identiques) de chacun des chefs des tribus d’Israël pour l’inauguration du sanctuaire du désert. Les Maîtres du Talmud ont institué que ces passages soient lus aussi à Hanoucca, parce que l’inauguration de l’autel du deuxième Temple a eu lieu le 24 Kislev (Cf. Haggaï 2, 18) et l’œuvre de construction du Tabernacle dans le déser s’est aussi achevé le 25 Kislev (Psiqta Rabbati § 6). Et bien évidemment, la purification et la ré-inauguration du Temple par les Hasmonéens qui a réinstauré le culte des offrandes a aussi eu lieu à cette date-là. Apparaît donc la corrélation établie par les Sages entre la fête de Hanoucca – fête institué par les Sages et l’inauguration du Tabernacle décrite par la Thora.
Aucun hasard en cela. Le Sfath Emeth a écrit que chacune des fêtes instituées par les Sages correspond à l’une des fêtes de pèlerinage de la Thora (Hanoucca, 5641, « Hanoucca et Pourim ») :
« Les trois fêtes de pèlerinage explicitée dans la Thora relèvent de la Thora écrite et en relation de correspondance avec elles nous avons les fêtes relevant de la Thora orale et ce sont comme des lumières réceptrices, à la manière de la lumière de la lune, qui provient comme on le sait du soleil. »
Chacune des fêtes de la Thora à son correspondant dans les fêtes fixées par la tradition talmudique qu’irradient de leur lumière les fêtes de la Thora. La différence significative entre elles est que les premières relèvent de « l’initiative d’En haut » alors que les fêtes rabbiniques relèvent de « l’initiative d’en bas », car elles n’ont pu être établies que par le mérite des efforts de la nation d’Israël. Le Sfath Emeth poursuit :
« Or Hanoucca est un reflet de lumière de la fête de Souccoth et Pourim de celle de Chavouoth… »
Hanoucca et Souccoth durent chacune huit jours et ont pour objet d’assurer la Présence divine dans le monde. Dans le désert la Présence environnait Israël de ses nuées de gloire et le protégeait et l’éclairait de la lumière divine ; à Hanoucca, grâce à la révolte des Maccabées qui, avec l’aide d’En haut, ont purifié le Temple et nous éclairons depuis l’obscurité hivernale par l’allumage des lumières et faisons ainsi résider la Présence en nos demeures. Ainsi Pourim reflète la lumière de Chavouoth. À Chavouoth nous avons reçu la Thora au mont Sinaï. Et à Pourim Israël a librement renouvelé l’alliance de la Thora de sa propre volonté :
« Les Juifs maintinrent et prirent sur eux et sur leur descendance… »
Et se sont ajouté des mitzvoth nouvelles, témoignant ainsi de leur libre attachement à la Thora, contrairement à la situation décrite lors de la Révélation du Sinaï où « Il avait retourné sur eux la montagne comme un baquet » et où ils avaient dû recevoir la Thora dans une sorte de parenthèse de la liberté.
Mais qu’en est-il de la fête de Pessah ? Les Sages du Talmud n’ont institué que deux fêtes postbibliques. Le Sfath Emeth poursuit encore :
« Quant à Pessah, nous en espérons encore une autre, ainsi qu’il est écrit : “comme aux jours de ta sortie d’Égypte Je lui montrerai des merveilles…” (Mikha 7, 15) »
Se dévoilera donc – écrivait le Sfath Emeth il y a un siècle – une fête de la délivrance analogue à celle de Pessah, fête par laquelle nous marquerons notre délivrance actuelle. Or cette fête de la délivrance de notre temps, nous avons eu le privilège d’en être témoins, la Fête de l’Indépendance marquant l’achèvement de l’exil d’Edom, fête signalant que le peuple d’Israël retrouvait enfin liberté et indépendance politique sur sa terre, la terre d’Israël. Yom Haatzmaout est donc le reflet de la lumière de Pessah ; c’est un événement analogue à la sortie d’Égypte par initiative d’en bas qu’irradie l’initiative d’En haut de la Délivrance originelle. Initiative d’en bas par dévouement corps et âme du peuple d’Israël aux retrouvailles avec sa terre – avec l’aide formidable d’En haut, retrouvailles qui furent accompagnent de miracles éclatants.
Arrivés jusque-là, osons tirer la ligne jusqu’au Jour de Jérusalem où nous avons retrouvé la sainte ville de Sion de manière non moins miraculeuse.
Pessah est encadrée au début et à la fin par deux jours de fête spécifiques. Le premier marque la sortie d’Égypte et le second la traversée de la mer Rouge. Nos Sages enseignent que les miracles dont Israël a bénéficié à la déchirure de la mer dépassent de beaucoup ceux de la sortie elle-même, à la manière dont la main entière dépasse de beaucoup un simple doigt. C’est le doigt de Dieu, dirent les mages d’Égypte. Et sur la mer, dit la Thora, Israël fut témoin de la grande main de Dieu. Le dévoilement de la Présence divine fut aussi bien plus éclatant de sorte que lors de l’événement de la mer Rouge, une simple servante, disent les Sages, a vu de ses yeux plus que tout ce qui fut montré à Ezéchiel dans la vision du Char céleste. Les plaies de l’Égypte avaient eu pour objet de l’amener à reconnaître de Dieu unique Créateur et Providence du monde. Mais sur la mer Rouge, Dieu combattit l’Égypte pour sauver Son fils aîné, le peuple d’Israël. On pourrait dire que de même que le premier jour de Pessah a été fixé en relation avec la sortie d’Égypte et le septième jour de Pessah a été fixé en relation avec la traversée de la mer Rouge, de même Yom Haatzmaout marque la délivrance physique d’Israël et Yom Yérouchalayim marque sa délivrance spirituelle. Dès lors redevient possible pour Israël de faire retentir la Thora pour le monde depuis Sion et la Parole de Dieu depuis Jérusalem. Une étape supplémentaire a été franchie, étape qui est comme un reflet de la lumière du septième jour de Pessah.
Bienheureux sommes-nous d’avoir le privilège de vivre en pareil temps !

 

Traduit par E. Simsovic

 

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