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La paracha dans le midrach par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat Qora‘h : Trop pour vous – trop pour toi

La paracha dans le midrach par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat Qora‘h : Trop pour vous – trop pour toi

Qora‘h était un racha‘. C’est-à-dire qu’il était un être néfaste. Il ne s’est pas seulement révolté contre Dieu, il a cherché à inciter le peuple entier à se révolter et à le pousser à retourner en Égypte. De plus, il a fait preuve d’une terrible ingratitude. Moïse tente de toutes ses forces de le détourner de sa voie mauvaise ; il propose un test qui permettrait de prouver que le choix d’Aharon comme Cohen gadol est une décision divine et non un acte arbitraire de népotisme de sa part (Nombres xvi, 6–7) :

« Faites ceci : prenez-vous des encensoirs, Qora‘h et toute sa bande. Mettez-y du feu et placez dessus de l’encens, devant Hachem, demain. L’homme qu’Hachem choisira, c’est lui le saint. C’en est trop pour vous, fils de Lévi ! »

Cette exclamation, « c’en est trop pour vous !.. »  est considérée par le midrach comme superflue :

« Tu as frappé avec ton bâton et ce avec quoi tu as frappé te frappe en retour. Tu as dit : c’en est trop pour vous ! Prochainement tu entendras qu’on te dira : c’en est trop pour toi ! » (Bamidbar Rabba 18, 18)

Le midrach affirme qu’il n’était pas nécessaire pour Moïse de conclure sa harangue en disant « c’en est trop pour vous, fils de Lévi ! », manifestation d’irritation qui n’ajoute rien pour convaincre Qora‘h d’accepter l’épreuve. Pour cette faute, lorsque Moïse suppliera Dieu de lui permettre d’entrer dans le Pays, il entendra Dieu lui dire (Deutéronome iii, 26) : « C’en est trop pour toi. Ne me parle plus à ce sujet. » Porte claquée pour porte claquée.

Moïse, le Père de tous les prophètes, serviteur de Dieu par excellence, celui qui conduit Israël hors d’Égypte, lui donne la Thora, le protège héroïquement et combat pour lui se voit sévèrement réprimandé pour un instant d’humeur !? Parce que, dit-on (Yebamot 121b), le Saint, Source des bénédictions, est pointilleux avec ses proches de l’épaisseur d’un cheveu. Il est certes bien clair que le midrach ne veut en rien déconsidérer Moïse. Il veut nous donner une leçon à nous tous : lorsqu’on veut discuter avec quelqu’un qui s’est écarté de la Thora, il faut pouvoir lui expliquer pourquoi il a tort. On ne doit pas commencer par l’insulter ou l’invectiver.

Si les Sages considèrent qu’en disant « c’en est trop pour vous, fils de Lévi ! » Moïse a, pour ainsi dire, claqué la porte au visage de ceux qu’il était supposé rapprocher de la Thora, encore moins faut-il proférer à leur égard des menaces et des insultes, quelque intense que soit la discussion. Même quand on a raison, il faut parler clair, sérieusement, avec des arguments pertinents.