La paracha dans le midrach par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat Chemini : Le veau et le bouc
Le jour de l’inauguration du Sanctuaire fut un grand jour : ce jour-là, la Présence divine, la Chekhina, s’est manifestée aux yeux de tous. Pour rendre cette révélation possible, Aaron et les Enfants d’Israël ont reçu des instructions précises concernant des offrandes à apporter (Lévitique IX, 2–3) :
« Il dit à Aaron : prend pour toi un veau fils du troupeau pour expiatoire et un bélier en élévatoire, sans défauts et approche-les devant Hachem. Et aux Enfants d’Israël tu parleras disant prenez un bouc en expiatoire et un veau et un agneau d’un an, sans défauts, en élévatoire. »
Aaron et les Enfants d’Israël ont présenté un veau en offrande, mais il a été demandé aux Enfants d’Israël d’apporter aussi un bouc en offrande. Pourquoi ? Le Midrach pose la question et répond (Midrach Hagadol ) :
« Or donc, qu’ont vu les Enfants d’Israël pour apporter plus qu’Aaron ? Mais c’est qu’Il leur a dit : vous avez en vos main au début et vous avez en vos mains à la fin. Vous avez en vos mains au début la faute de la vente de Joseph, ainsi qu’il est dit “ils égorgèrent un bouc et trempèrent la tunique dans le sang” (Genèse XXXVII, 31) et vous avez en vos mains à la fin comme il est dit “ils se sont fait un veau fondu” (Chemot XXXII). Vienne le bouc et qu’il expie pour le bouc et vienne le veau et qu’il expie pour le veau. »
L’offrande du veau est compréhensible puisque cette faute a été commune à Aaron et aux Enfants d’Israël de cette génération. Au huitième jour compté depuis le début de la période d’initiation, jour où le Sanctuaire a été érigé, les Enfants d’Israël ont réalisé la gravité de leur faute d’être allés paître dans des prés étrangers. Et le veau qui avait eu d’abord la forme d’une idole, ils l’ont maintenant offert à Hachem, comme pour déclarer : nous nous sommes repentis et nous sommes heureux d’être à présent dans la proximité d’Hachem.
L’offrande du bouc, quant à elle, pose problème. La génération de la sortie d’Égypte peut-elle être tenue responsable de la vente de Joseph qui s’est produite plus de deux siècles auparavant ?
La réponse de la Thora à cette question est péremptoire : oui ! La responsabilité incombe à tout Israël au long des générations. Le danger de la haine du frère pour le frère, danger auquel les frères de Joseph ont succombé, nous guette en tout temps. L’offrande du bouc au jour de l’inauguration du Sanctuaire proclame à haute voix que s’approcher d’Hachem n’a aucun sens si le frère reste éloigné du frère.
La faute des frères de Joseph dit être en permanence présente à nos yeux. Prenons l’engagement d’être, nous, la génération qui aura réussi à réparer la faute des frères de Joseph et faisons tout pour rester unis.