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La mitzva de la semaine par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat Yithro : Honorer son père et sa mère

La mitzva de la semaine par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat Yithro : Honorer son père et sa mère

La mitzva bien connue « Honore ton père et ta mère » figure dans notre paracha, parmi les Dix Commandements (Chemot xxviii, 12) :

« Honore ton père et ta mère afin que se prolongent tes jours sur la terre qu’Hachem ton Dieu te donne. »

La halakha précise que l’accomplissement de cette mitzva s’effectue avec les biens (les ressources financières) du père[1]. Par exemple, les enfants doivent faire des courses pour leurs parents. Ils n’ont pas obligation de les payer de leur poche ; ils paieront avec l’argent des parents, comme le stipule le Choul‘han ‘Aroukh (Yoré Dé‘a 240, 5) :

« Qu’est ce qu’“honorer” ? Lui donner à manger, à boire, le vêtir et le couvrir, le faire entrer et sortir. Lui donner avec bienveillance, car même s’il le nourrit chaque jour des mets les plus fins mais lui montre un visage colérique, il en rendra compte… D’avoir à lui donner à manger et à boire, ce sera avec l’argent du père et de la mère… »

Il pourrait sembler que ce n’est pas une mitzva bien importante, puisque pour d’autres mitzvoth de la Thora, on doit payer au mieux de ses moyens, par exemple pour acheter des téfiline ou construire une (belle) souca ou acheter un bel ethrog… Erreur ! Il s’agit de bien comprendre, honorer ses parents n’est pas une charité, ou une aide financière. C’est la présence, l’affection et aussi, bien sûr, le respect. C’est de toi que tes parents ont besoin, pas de ton argent. Tu viendras toi-même et tu les aideras, plutôt que de payer un étranger pour le faire. Et parfois, cela peut provoquer un manque à gagner (ibid.) :

« Mais il doit l’honorer “physiquement”, c’est-à-dire par sa présence effective, même si pour ce faire il manque à son travail et même s’il doit finir par mendier pour sa propre subsistance. »

Autrement dit, cette mitzva est tellement importante qu’elle a priorité sur l’emploi ou le travail et même si ceux-ci peuvent en souffrir. Il est tout aussi évident que si les parents ,’ont pas d’argent, il est du devoir des enfants de subvenir à leurs besoins (ibid.) :

« Si le père n’a pas de ressources et que le fils en possède, le tribunal peut le contraindre à subvenir aux besoins du père selon ses moyens. »

Les Tossafistes citent même un enseignement du Talmud de Jérusalem qui va encore plus loin, bien qu’il ne soit pas retenu par le Choul‘han ‘Aroukh (Tossafot sur Qiddouchine 31a, incipit « Honore Hachem de tes biens ») :

« Le Talmud de Jérusalem lit le mot mihonekha, qui signifie “de tes biens”, comme s’il était écrit mi‘honekha, c’est-à-dire de ce dont Il t’a fait grâce. Cela signifie que le Saint, Source des bénédictions, a souci de l’honneur du père et de la mère plus que du sien propre. En effet, en Son honneur, il doit dépenser selon ses moyens – “de ce dont Il t’a fait grâce” – et s’il n’a pas d’argent, il est quitte ; mais pour l’honneur de ses parents, s’il n’a pas de biens il doit aller mendier pour subvenir aux besoins de ses parents. »

Pour récapituler, honorer ses parents s’est essentiellement être là pour eux, être présent et les aider personnellement, avec gentillesse, patience et bienveillance. Et si les parents sont pauvres, avoir autant que possible souci de leur bien-être afin qu’ils vivent honorablement.

On peut d’ailleurs extrapoler et apprendre de l’importance de la présence auprès des parents, l’importance de la présence auprès des tiers, du prochain en tant qu’une des composantes de l’amour d’autrui. Les hommes ont besoin de chaleur et d’amour.


[1] Pour comprendre cette remarque, il faut savoir ce que la Thora entend par « honorer » ses parents. Pour l’essentiel, nous dirons que cela signifie « veiller à ce qu’ils ne manquent de rien ». (NdT)