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Haye Sarah – De Hachem la chose est venue

Haye Sarah – De Hachem la chose est venue

Rav Nahum Botschko
Abraham envoie son serviteur Eliezer auprès de sa famille restée à ‘Haran pour y trouver celle qui pourra être l’épouse de son fils Isaac. Eliezer a rencontré Rivqa, sa prière a été exaucée, le voici maintenant face à ses parents auxquels il raconte ce qui s’est passé, la mission dont il est chargé et la manière dont Rivqa a répondu à ses attentes. Leur réaction ne se fait pas attendre (Genèse 24, 50) : puisqu’il est écrit : “Laban et Béthouel prirent la parole et dirent : d’Hachem la chose est venue.”
D’après les Prophètes, il est écrit (Juges 14, 4) : “et son père et sa mère ne savait pas qu’elle était d’Hachem.” D’après les Écritures, il est écrit (Proverbes 19, 14) : “Maison et fortune héritage des pères La guémara (Moëd Qatan 18b) en tire un enseignement important : « Rav a enseigné au nom de rabbi Réouven fils « D’Hachem une femme pour un homme », ce qui signifie que le mariage dépend de la Providence divine. Pourquoi ?
Un examen des récits de la Thora depuis le début montre en effet que le fait de mariage fait l’objet d’une préoccupation divine « Elohim créa donc l’homme à son image, à l’image d’Elohim il le créa, masculin et féminin il les créa. » (Genèse 1, 27) L’identité humaine, le Adam de la création, ne peut être en plénitude où se dévoile la dimension divine de son être que mâle et « Hachem Elohim forma l’homme (Adam) de l’humus du sol, et Il insuffla dans ses narines une âme de vie… » La formation de l’homme montre une combinaison extraordinaire entre une dimension matérielle, physique (« humus du sol ») et une dimension spirituelle (« âme de vie »), grâce à quoi l’homme est une créature en plénitude d’être. Il existe un lien étroit entre ces versets qui décrivent tous deux l’apparition de l’homme à l’être. Et tous deux expriment le fait que la merveilleuse harmonie de l’union de l’âme et du corps par laquelle se dévoile l’image divine en l’homme se manifeste précisément lorsque sont unis le masculin et le féminin, l’homme et la femme.
La raison pour laquelle le Zohar parle de l’homme célibataire comme d’une « moitié de corps » (Zohar Vayiqra 7b) est parfaitement claire. De même, dit le Talmud (Yébamot 63a), « tout homme qui n’a pas de femme n’est pas (vraiment) homme, puisqu’il est dit : masculin et féminin Il les créa… et Il appela leur nom Homme… »
C’est la raison pour laquelle nous prononçons sous la houppa, le jour du mariage, la bénédiction « qui a formé l’Homme… » car ce n’est qu’avec le mariage que l’identité humaine apparaît dans sa Mais l’homme et la femme étant tellement différents l’un de l’autre, afin que le mariage réussisse, une intervention divine est nécessaire.
La guémara (Bérakhot 6b) parle de la valeur de ceux qui réjouissent les mariés le jour des épousailles et rabbi Abahou dit qu’ils sont comparables à ceux qui ont offert un sacrifice de gratitude.
Le Maharal (Tiféret Israël, chap. 30) explique que le sacrifice de gratitude possède un caractère particulier, et qu’en conséquence (Vayiqra Rabba 9, 7) tous les sacrifices disparaîtront à l’avenir, sauf le sacrifice de gratitude, parce que s’y trouvent ensemble du hametz et de la matza ce qui n’est le cas d’aucune autre offrande. Or, la combinaison de hametz et de matza malgré leur caractère antinomique dévoile le fait que toutes les forces composant le réel ont une même racine unique. Et le Maharal poursuit : réjouir le marié et la mariée est comme offrir un sacrifice de gratitude parce que le marié et la mariée sont deux réalités « c’est pour cela que les sages ont dit dans le Talmud que distinctes, l’un étant homme et l’autre femme, ce qui fait qu’ils sont tout à fait séparés, et leur union vient d’Hachem qui les unit et “donne aux solitaires une demeure”. »
La conclusion de notre étude pour la vie pratique est qu’il convient aux mariés d’écouter la voix divine qui leur parle et les guide et qu’ils obtiendront ainsi que la Présence divine réside auprès d’eux. Quant aux célibataires, peut-être doivent-ils se décrisper un peu et laisser le soin au Saint béni soit-Il de faire progresser les choses…
Traduit par Rav E. Simsovic

 

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