1 Tora mi-Tsiyon, Kohkav Yaakov, 9062200
02-9972023, 02-9974924,

Rav Nahum Botschko – Chémini – « Vous vous sanctifirez et vous serez saints »

Rav Nahum Botschko – Chémini – « Vous vous sanctifirez et vous serez saints »

 

Rav Nahum Botshko

À la fin de la paracha, après que la Thora a énuméré les nourritures défendues et les différentes sortes d’impuretés, elle ajoute :

« Ne flétrissez pas vos personnes par tous le grouillement qui grouille ; ne vous rendez pas impurs par eux à en être impurs. Car Je suis Hachem votre Dieu, et vous vous sanctifierez et vous serez saints, car Je suis saint… » (Lévitique xi, 43-44)

Ces versets donnent lieu à trois explications originales dans le traité talmudique Yoma (31a) :

  1. On a enseigné à l’école de rabbi Yichmaël que les fautes abêtissent le cœur des hommes. En effet, il est écrit « vous ne vous rendrez pas impurs ». À une lettre près, on peut lire cette injonction comme signifiant « vous ne abêtirez pas ».
  2. « Ne vous rendez pas impurs par eux à en être impurs. » Si l’homme se rend lui-même un peu impur, en conséquence on aggrave grandement son impureté.
    Il se rend impur d’en bas, on le rend impur d’en haut. Il se rend impur en ce monde, on le rend impur pour le monde qui vient.
  3. Nos maîtres ont enseigné : « vous vous sanctifierez et vous serez saints. » Si l’homme se sanctifie un peu lui-même, on accroît beaucoup sa sainteté.
    Il se sanctifie d’en bas, n le sanctifie d’en haut. Il se sanctifie e, ce monde, on le sanctifie pour le monde qui vient.

Dans le deuxième et le troisième enseignement, nous apprenons trois principes de première importance concernant l’influence de nos pensées, de nos paroles et de nos actes, tant négatifs que positifs.

  1. Il est faux de croire que nos actes s’achèvent dans l’accomplissement du geste qui les exécute. Tout ce que nous faisons déclenche une succession de conséquences qui s’enchaînent de sorte que l’accomplissement d’un acte positif entraîne d’autres actes positifs et l’accomplissement d’un acte négatif entraîne d’autres actes négatifs. Il s’ensuit que les précautions prises à éviter le mal et le zèle mis à faire le bien doivent croître, car un acte mineur finira par provoquer des conséquences majeures. C’est le sens de la mise en garde talmudique : « l’homme se rend lui-même un peu impur, on aggrave beaucoup son impureté… » Celui qui se rend impur de son propre chef provoque un accroissement d’impureté – et de même, à l’inverse, dans le domaine de la sainteté, « celui qui se sanctifie un peu, on accroît beaucoup sa sainteté. »
  2. Chacun de nos actes, paroles ou pensées a une influence cosmique sur nous, sur notre famille, notre environnement, sur le peuple d’Israël et sur l’humanité tout entière. Tout acte se trouve en quelque sorte « enregistré » dans les mondes supérieurs d’où s’épanche vers le monde d’en bas un flux de lumière et de bénédictions ou, au contraire, un voile d’obscurité et des influences négatives retenant les bénédictions.
  3. Chacun de nos actes, paroles ou pensées exerce une influence permanente qui détermine le niveau auquel nous pourrons accéder dans le monde d’éternité.

Le premier enseignement nous permet de saisir deux aspects des influences que nous subissons au travers de nos différents sens. Certains expliquent qu’une nourriture défendue (par exemple) abêtit notre être parce que Dieu nous l’a interdite. Ce n’est pas le grouillement de la vermine qui par lui-même provoque l’abêtissement, mais le fait même d’avoir transgressé l’ordre divin[1].

D’autres expliquent que les aliments défendus possèdent une impureté intrinsèque, laquelle rend impur notre être.

La différence entre les deux approches tient au fait que certains mélanges autorisés stricto sensu n’entraînent pas, selon la première, le devoir de s’en abstenir, alors que pour la deuxième, le fait que cela ne soit pas expressément interdit n’empêche que nous devions avoir « pitié de nous-même » et ne pas nous mettre en danger d’empoisonnement spirituel – telle est en fait l’attitude de nombreux cabalistes.

Ce chabbat est aussi le chabbat où nous lisons la section concernant la vache rousse grâce à laquelle Israël accède à la purification nécessaire à l’immolation de l’agneau pascal la veille de Pessah. Puissions-nous obtenir que par nos prières le Saint béni soit-il étende sur nous un esprit de pureté depuis les sublimes hauteurs.

 

 

Chabbat Chalom

 

Traduit par Rav E. Simsovic

[1] Rav Pinto s/Eyn Yaaqov, cité ad loc. et dans les responsa Mayim Hayim, I, 50.

 

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