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Rav Shaoul David Botschko – La mitsva de la paracha : Parachat Bechala’h – Le gôut du Chabbat (bien plus vieux que le don de la Thora)

Rav Shaoul David Botschko – La mitsva de la paracha : Parachat Bechala’h – Le gôut du Chabbat (bien plus vieux que le don de la Thora)

C’est le 6 Sivan 2448 que le peuple juif reçut la Thora sur le Mont Sinaï. Mais, selon la Tradition, la Thora était bien plus ancienne, elle préexistait même à la Création. Elle en est le mode d’emploi: « D ieu regarda dans Sa Thora et créa le monde »; c’est ainsi que nous pouvons comprendre que les Avot, les pères de la Nation accomplirent la Thora avant qu’elle ne fut donnée, « les hommes de qualité » étaient capables par eux mêmes de la découvrir alors qu’elle se dissimule sous tous les traits de la nature.
De plus, des parcelles de la Thora furent dévoilées à l’homme dès sa création, ce sont les lois fondamentales de toutes sociétés, lois qui devinrent, au temps de Noé, les 7 lois Noachides.
Le Chabbat, lui, fut respecté en Egypte déjà; en effet, le Midrash raconte que Moïse intervint auprès de Pharaon et obtint pour les esclaves le repos hebdomadaire. En Egypte les hébreux goûtèrent à une des premières dimensions du Chabbat, celle du repos physique qui permet à l’homme de ne pas succomber sous la matérialité, mais d’élever sa personne libérée des contraintes matérielles, à la sainteté.
Dans notre Paracha, après que le peuple juif fut complètement libéré des égyptiens qui venaient d’être engloutis dans la mer, les hébreux, à Mara, protestèrent auprès de Moïse pour le manque de confort dans le désert. Après que D ieu eut satisfait leurs besoins, Il leur donna quelques lois, dont le Chabbat: « Là-bas (à Mara), Il leur donna des lois et des commandements »[1] et Rachi explique, qu’entre autres, il leur donna le Chabbat.
Esclaves en Egypte, ils avaient besoin du Chabbat pour apprendre la liberté; libres dans le désert, ils ont besoin du Chabbat pour apprendre la soumission à D ieu, pour qu’ils ne deviennent pas esclaves de leur propres désirs et passions: pendant 24 heures tous les faits et gestes du juif seront soumis aux nombreuses lois du Chabbat, les 39 travaux interdits. C’est cette étrange liberté que représente la deuxième dimension du Chabbat.
Ce jour sacré est vraiment la pierre angulaire du judaïsme: à la fin de notre Paracha, avant même que la Thora ne soit donnée, le Chabbat apparaît pour la troisième fois: Vendredi, une double portion de Manne tombe; les hébreux interrogent Moïse qui leur explique que le lendemain, Chabbat, il n’en tombera point.
La manne est associée au Chabbat: tous deux ils éduquent à la même épreuve:
La manne tombait chaque jour; il était interdit d’en faire des réserves, ce qui n’était pas consommé pourrissait, sauf le vendredi où il fallait en garder pour Chabbat où il était interdit de sortir en chercher.
Il fallait donc s’habituer à vivre au jour le jour en plaçant sa confiance en D ieu.
Aujourd’hui encore, Chabbat place bien des juifs devant cette épreuve: l’interdiction de travailler, d’aller à l’école, de faire du commerce et des affaires; ce jour là est une éducation à la confiance en D ieu.
C’est ainsi que se comprend la liberté du juif; elle s’inscrit dans une confiance en D ieu qui est, elle la source vive de l’affranchissement de toutes les servitudes.
Ces trois dimensions du Chabbat se retrouvent dans les trois Amidot, prières particulières de ce jour sacré.
1. Vendredi soir, nous célébrons le Créateur qui « s’est reposé le 7ème jour » et qui nous demande par notre propre repos d’aller à Sa rencontre.
2. Chabbat matin, nous rappelons le don de la Thora et surtout l’obligation de chaque juif de « respecter le jour du chabbat ». En acceptant cette servitude , nous nous libérons de toutes les aliénations.
3. A Minh’a, nous faisons un saut dans le futur, nous exprimons notre confiance dans les temps messianiques, le jour où « D ieu sera Un et Son Nom sera Un ».
Ces trois prières du Chabbat résument notre place dans l’histoire juive: nous devons nous souvenir d’hier, de la création divine, afin qu’aujourd’hui nous nous soumettions aux commandements de D ieu. Quelques soient les difficultés nous restons attachés au Chabbat, ayant une confiance inébranlable en le Créateur qui nous a donné Sa loi.
C’est ainsi que nous construisons demain: la venue du Machia’h qui répandra le goût du chabbat à tous les jours de la semaine.
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[1] Exode 15, 25

 

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