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La paracha dans le midrach par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat Nasso : Non à l’ascétisme !‎

La paracha dans le midrach par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat Nasso : Non à l’ascétisme !‎

La paracha de Nasso évoque le cas du « nazir », terme habituellement ‎traduit en français par « abstème », qui évoque le fait que cette personne va ‎s’abstenir de certaines jouissances. La notion évoque bien évidemment celle ‎d’ascèse. Le nazir, en effet, fait vœu de ne pas boire de vin, de ne pas soigner ‎son apparence, se laissant pousser la barbe et les cheveux. Contraint à une ‎existence de pureté absolue, il ne peut même pas rendre les derniers devoirs à un ‎proche décédé, pas même à son père ou à sa mère. Si la Thora permet à l’homme ‎de s’astreindre par ce vœu à de tels engagements, c’est parce qu’elle sait que la ‎bonne volonté a parfois besoin d’être renforcée, aidée dans son combat contre les ‎passions qui risquent de tout emporter lorsqu’elles se déchaînent.‎
Néanmoins, permettre ne signifie pas recommander ou même approuver et, ‎de manière générale, cette attitude est déconseillée.‎
Aussi, au terme de son naziréat, le nazir doit apporter une offrande ‎d’expiation (Nombres VI, 11) : ‎
‎« Le Cohen … fera expiation pour lui de la faute qu’il a commise… »‎
Quelle faute ? Rachi cite en réponse l’enseignement de rabbi Eleazar ‎Haqapar (Sifré 30 ; Nazir 19a) :‎
‎« Cette offrande vise à expier la faute consistant à s’être interdit ce qui est ‎permis. »‎
L’idéal du Juif n’est pas de se livrer à l’ascèse. S’interdire ce que Dieu a permis, ‎refuser les jouissances qu’Il a mises dans le monde qu’Il a créé à la disposition ‎de Ses créatures pour leur bonheur, relève quasiment du blasphème. Cela ‎impliquerait une cruauté particulière de la part de ce Dieu qui viserait donc à ‎tenter Ses créatures pour les faire trébucher. Non ! Il est non seulement permis ‎de profiter du monde que Dieu nous a donné, mais c’est même recommandé tout ‎en évitant le superflu. Certes, la jouissance n’est pas le but de l’existence, mais ‎c’est l’une des dimensions de la vie de ce monde. Le devoir de l’homme n’est ‎pas de rejeter le monde, mais de combiner harmonieusement le saint et le ‎profane. Pour le judaïsme, la vie de sainteté est celle où l’homme réalise corps et ‎âme la volonté divine telle qu’elle lui a été signifiée dans la Thora. La conduite ‎ascétique qui abandonnerait le monde serait grave parce qu’elle reviendrait ‎pratiquement à reprocher au Créateur de l’avoir ainsi créé, alors que le but est ‎précisément de sanctifier le monde réel et non de s’en séparer. ‎