Rav Shaoul David Botschko – Parachat ‘Houkat – La mezouza
La mitzva de la semaine : Parachat ‘Houkat
Sur les mezouzoth que nous fixons aux linteaux de nos portes sont inscrites les lettres chîn (ש), daleth (ד) et yod (י) qui forment ensemble un nom divin (Chaddaï) et sont aussi les initiales d’une expression – chomer daltoth Israël – Gardien des portes d’Israël. Nous avons la certitude que le mérite de la mitzva nous protège. Comment cela fonctionne-t-il ? Maïmonide écrit (Règles de la mezouza, vi, 13) :
« On le devoir d’être attentif à [l’accomplissement de la mitzva de] la mezouza qui est une obligation permanente et chaque fois qu’on entre et sort on rencontre ainsi l’unification du Nom du Saint, source des bénédictions, et se rappelle son amour et se réveille de son sommeil et de ses erreurs dans les vanités du temps …»
La mezouza, explique Maïmonide, n’est pas une amulette, une sorte d’opération mystérieuse ayant le pouvoir de sauver les hommes. Ce qui sauve, c’est le fait que la mezouza nous rappelle à nos responsabilités et à nos devoirs dans le monde et qu’on prend ainsi ses distances avec les vanités du monde.
Où Maïmonide a-t-il appris que la mezouza n’a pas les pouvoirs magiques d’une amulette ? Tout simplement du passage de la Thora où les Enfants d’Israël sont attaqués par des serpents après avoir fauté. Dieu demande à Moïse de construire un serpent d’airain et quiconque y porte son regard se trouve guéri (Nombres xxi, 8) :
« Et Hachem dit à Moïse : fais-toi un serpent que tu placeras sur un poteau et quiconque sera mordu et le verra vivra. »
Apparemment, le serpent d’airain fonctionne magiquement. Cependant, nos Maîtres considèrent une telle attitude comme apparentée à de l’idolâtrie. Dieu demande à l’homme de s’écarter du mal et de faire le bien. La michna explique donc (Roch Hachana 29a) :
« Tu dis de même “fais-toi un serpent que tu placeras sur un poteau et quiconque sera mordu et le verra vivra” ; le serpent fait-il mourir et le serpent fait-il vivre ? Non! mais lorsqu’Israël lèvent les yeux et asservissent leur cœur à leur Père qui est dans les cieux, ils guérissent – et sinon, ils périssent. »
La Thora n’est certes pas une religion magique, mais morale. Elle demande à l’homme de réaliser la volonté divine en pratiquant la justice et la charité.