Rav Shaoul David Botschko – Parachat Be’houkotaï – L’effort de Thora
La mitzva de la semaine : Parachat Be‘houkotaï
L’effort de Thora
Rachi, au début de son commentaire des premiers mots de la paracha promettant bénédiction à ceux qui marchent selon Ses lois explique que cela vise l’effort de Thora : « faites effort en la Thora », ainsi vous obtiendrez les bénédictions. Fort bien ! Les efforts seront récompensés. Oui, mais voilà : à propos des malédictions, s’agissant de ceux qui au contraire mépriseraient Ses lois, Rachi dit aussi : « c’est-à-dire si vous ne faites pas effort en la Thora. »
Et la question qui s’impose concerne la sévérité de la sanction. On ne se contente pas d’absence d’effort ; les versets soulignent tout une série de défaillances : « si vous n’écoutez pas, si vous ne faites pas toutes ces mitzvoth… » Et on ne peut que s’étonner : quelle est la place de l’absence d’effort dans cette série. Cette absence d’effort semble faute bien bénigne.
La réponse, c’est que sans effort, aucune étude véritable de la Thora n’est possible. Certes, chacun travaille pour sa subsistance, se soucie de sa nourriture sans lesquels il ne peut vivre. Il doit aussi veiller aux besoins de sa famille, à sa santé, à sa bonne forme physique. Lui reste-t-il du temps, après tout cela, pour étudier la Thora ? Sans effort, pas d’étude et la Thora s’oubliera et cela entrainera toutes sortes de maux.
Rachi nous enseigne ici que c’est l’abandon de l’étude de la Thora qui est responsable de tout déclin. L’obligation de donner à l’étude une place centrale dans l’existence au jour le jour est exprimée dans le Choul‘hane ‘Aroukh dans la section Ora‘h ‘Haïm, § 155, 1 :
« Après être sorti de la synagogue, on ira à la maison d’étude et l’on y fixera des temps constants réservés à l’étude. Et ces temps devront être scrupuleusement respectés et on n’y renoncera pas, même dans la perspective d’un gain important. »
Ce n’est qu’après l’étude qu’on ira vaquer à ses occupations, ainsi qu’il est dit au paragraphe suivant :
« Ensuite, il ira vaquer à ses affaires, car toute Thora qui n’est pas accompagnée de travail finit par disparaître et entraîne des fautes, car la pauvreté conduit à la révolte. Cependant, on ne fera pas du travail l’essentiel, mais l’aléatoire et c’est la Thora qui sera constante et fixe ; alors on réussira dans les deux domaines et on négociera loyalement. ».
Il est donc fondamental de s’efforcer à étudier la Thora et même si on ne dispose que de peu de temps, ce temps-là doit être fixe et constant et réservé à l’effort de sainteté, la Thora demeurera au centre de l’existence et toutes les bénédictions deviendront disponibles.