Parachat Emor – Rav Shaoul David Botschko – Les devoirs à l'égard d'un mort
La mitzva de la semaine
Par le Rav Shaoul David Botschko
Directeur de la Yeshiva Ekhal Elyahou (Ko‘hav Yaacov)
Traduit de l’hébreu par Elyakim P. Simsovic
Parachat Emor
Les devoirs à l’égard d’un mort
La paracha commence par interdire aux Cohanim de se rendre impurs au contact d’un mort (Lévitique xxi, 1) :
« Et Hachem dit à Moïse : dis aux Cohanim fils d’Aharon et tu leur diras de ne pas se rendre impur par un cadavre au sein de son peuple. »
Cela signifie que les Cohanim ne peuvent pas assister [de près] à des funérailles et n’ont pas le droit de pénétrer dans une maison où repose un mort.
Mais la formulation du verset implique expressément un cas particulier ; les mots « au sein de son peuple » donnent lieu à la précision suivante : l’interdit ne s’applique que dans le cas où le défunt se trouvant au sein de son peuple n’est pas à l’abandon. Dans le cas contraire, le Cohen a l’obligation de se rendre impur pour prendre soin du mort :
« Lorsque “son peuple” est présent, il ne se rend pas impur, mais il se rend impur à un meth mitzva, c’est-à-dire un mort dont nous avons l’obligation de nous occuper. » (Thorat Cohanim)
La Thora fait passer ici l’honneur des créatures avant le sien propre. Les Sages en ont déduit un principe majeur :
« Grand est l’honneur des créatures qui repousse un interdit des Sages. » (Berakhot 19b)
Si, dans un cas particulier, une décision ou une ordonnance des Sages porterait atteinte à l’honneur de quelqu’un ou lui ferait honte, les Sages ont permis de passer outre à leur interdiction pour éviter qu’une telle chose se produise.
Par exemple, si on ne dispose pas de papier toilette pré-découpé, il est permis d’en couper le Chabbat à cause de l’honneur des créatures et c’est un principe majeur de halakha qui a son origine dans le verset cité ci-dessus.
Et il va de soi que nous avons a fortiori le devoir d’éviter autant que nous pouvons de porter atteinte à l’honneur de quiconque, en quoi que ce soit, et cela comprend tout affront, toute vexation et toute humiliation.