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Rav Shaoul David Botschko – La mitzva de la semaine : Parachat Vaet‘hanan – Le rôle protecteur de la mezouza

Rav Shaoul David Botschko – La mitzva de la semaine : Parachat Vaet‘hanan – Le rôle protecteur de la mezouza

La paracha contient le premier paragraphe du célèbre Chema Israël, l’une des liturgies les plus fondamentales de la tradition d’Israël. Il s’achève par la prescription qui suit immédiatement celle des téfiline, à savoir la mezouza (Devarim vi, 8–9) :

« Tu les attacheras en signe sur ta main et ils seront un fronton entre tes yeux. Tu les écriras sur les montants de ta maison et sur tes portails. »

La proximité de ces deux mitzvoth exprime la volonté de la Thora que l’homme s’élève et se sanctifie dans tous les domaines de son existence, ainsi que la Guemara le formule (Mena‘hot 43b) :

« Rabbi Eliezer ben Yaaqov dit : quiconque porte les téfiline sur sa tête et les téfiline sur son bras, des tzitzit à son vêtement et une mezouza à sa porte, tout cela préjuge du fait qu’il ne fautera pas, ainsi qu’il est dit “le fil à trois torons ne se rompra pas facilement”. »

Ces trois mitzvoth élèvent l’homme sur trois registres différents. Les téfiline placées sur sa tête et son bras sanctifient son corps. Les tzitzit attachées aux coins de l’habit sanctifient les vêtements. La mezouza fixée sur le montant des portes sanctifie la maison.

De plus, à la suite des instructions concernant la mezouza, la Thora nous informe (Devarim xi, 21) : « Afin que s’accroissent vos jours et les jours de vos enfants sur la terre… », ce qui signifie que la particularité de cette mitzva est vie et protection[1].

Mais il faut que les choses soient claires : la mezouza n’est pas un talisman, comme certains le croient. Car hormis la Providence divine elle-même, rien au monde n’a quelque influence que ce soit, comme il est écrit : « rien d’autre en dehors de Lui. » Le mérite de la sainteté de la maison obtenue grâce à ma mitzva de la mezouza agit en sa faveur devant son Créateur et le Saint, source des bénédictions, lui assure sauvegarde et protection.

Il est blasphématoire de croire qu’il existerait un quelconque pouvoir magique dans quelque objet que ce soit, serait-ce un objet de culte, comme on l’apprend du serpent d’airain que Moïse reçut l’ordre d’ériger dans le désert à la manière d’un oriflamme. Il devait protéger les Hébreux qui auraient été mordus par des serpents venimeux : il leur suffisait d’élever les yeux vers lui et ils étaient guéris (cf. Bamidbar xxi, 8). Le Talmud précise (Roch Hachana 29a) :

« De même tu dis : fabrique-toi un serpent (d’airain) et place-le en haut d’une perche ; il arrivera que quiconque aura été mordu et le regardera vivra. » Est-ce qu’un serpent tue ou fait vivre ? Mais lorsqu’Israël regardent vers en-haut et asservissent leur cœur à leur Père qui est dans les cieux, ils guérissent ; et, sinon, ils périssent. »

Or donc, bien que Moïse ait réalisé le serpent d’airain et l’ait placé en haut d’une perche sur l’ordre exprès de Dieu, ce n’est pas ce serpent qui a sauvé Israël des serpents venimeux mais Dieu Lui-même, après qu’ils Lui eurent soumis leur cœur.

De même, Maïmonide écrit que l’essentiel du pouvoir de la mezouza est d’attacher l’homme à l’amour de son Créateur (Règles de la mezouza, chap. vi règle 13) :

« On a le devoir de prendre garde à la mezouza car c’est une obligation permanente pour tout le monde. Chaque fois qu’on entre et sort, on se heurte à l’unité du Nom, le Nom du Saint, source des bénédictions et ils se rappellera Son amour, s’éveillera de son sommeil et de ses errances dans les vanités du temps ; on saura que nulle chose ne dure à jamais si ce n’est la connaissance de Celui qui a formé le monde. Aussitôt, on reprend conscience et on marche sur les voies de la rectitude. »

C’est pourquoi c’est une bonne coutume d’embrasser la mezouza pour rappeler la mitzva à notre pleine conscience et d’en profiter pour dire une courte prière indiquée par le Choul‘han ‘Aroukh (Yoré Dé‘a 285, 2) :

« En sortant de la maison, on pose la main sur la mezouza et on dit : qu’Hachem protège ma sortie et mon entrée depuis maintenant et pour toujours. »

Ce faisant, nous intériorisons que c’est Hachem qui veille sur nous.


[1] Talmud Babli Berakhot 20b.