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Parachat Masse’é – Rav Shaoul David Botschko – Le peuple et le cohen ne font qu’un

Parachat Masse’é – Rav Shaoul David Botschko – Le peuple et le cohen ne font qu’un

À l’écoute de la Thora

Le verset de la semaine

Parachat Masse‘é

Le people et le Cohen ne font qu’un

Un meurtrier par inadvertance est une personne ayant donné la mort sans intention de la donner. Par négligence. Quelqu’un qui aurait provoqué la mort d’un tiers sans aucune faute de sa part n’est pas du tout considéré comme un meurtrier et ne s’expose donc à aucune sanction. Mais le meurtrier par inadvertance est condamné à l’exil dans l’une des villes des Lévites, les « villes-refuge », où il apprendra à respecter la vie humaine.

Combien de temps reste-t-il en exil ?

« Et l’assemblée sauvera le meurtrier de la main du vengeur du sang et l’assemblée le fera ramener à la ville de son refuge ; et il y demeurera jusquà la mort du Cohen Gadol, qui aura été oint de lhuile sainte. » (Nombres xxxv, 25)

Quel rapport existe-t-il entre le meurtrier et la mort du Cohen Gadol ?

Rachi, dans son premier commentaire, explique : le rôle du Cohen Gadol est de garantir la paix au sein de la société d’Israël et le meurtrier lui est de ce point de vue diamétralement opposé puisqu’il a manqué au respect dû à la personne de son prochain en ne prenant pas toutes les précautions nécessaires pour éviter la catastrophe. Certes, il n’avait pas de mauvaise intention, mais cela ne suffit pas. Nous sommes tenus à la plus grande vigilance en tout ce qui concerne la vie d’autrui. La Thora établit un lien entre le Cohen Gadol et le meurtrier afin que ce dernier se relie à la sainteté du premier et se repente en conséquence d’un repentir complet.

Dans son deuxième commentaire, Rachi met précisément l’accent sur le Cohen Gadol. La Thora nous enseigne ici la notion de la responsabilité du Cohen Gadol à l’égard de la collectivité. Si un tel malheur a pu se produire, c’est parce que le Cohen Gadol n’a pas assez prié pour sa génération. Il n’a pas été suffisamment conscient du lien profond qui l’unit à chaque Juif quel qu’il soit. Et à son exemple, la société ne s’est pas éduquée et n’a pas su prier de manière à s’élever pour éviter que se produise une faute aussi grave, une inadvertance coupable de négligence entrainant mort d’homme.

Les deux commentaires de Rachi se complètent l’un l’autre. Ils nous enseignent le lien entre le peuple et son guide spirituel. Le meurtrier – et à plus forte raison tout Juif – doivent se relier aux Justes authentiques afin de puiser à leurs vertus et amender ainsi leur mode de vie. Et le Juste doit voir que tout échec du peuple trouve son origine dans ses propres faiblesses. Il doit travailler sans relâche pour s’élever et élever le peuple avec lui.

Le peuple et le Cohen ne font qu’un.

Shaoul David Botschko