La paracha dans le midrach par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat Tetsavé : Éducation et liberté

La Ménora, le candélabre, trône près du mur sud du Tabernacle. Elle représente la spiritualité qui est la force qui réchauffe les cœurs et donne un sens à la vie. Le début de la paracha traite du rôle du cohen qui doit allumer chaque jour la Ménora. À propos du verset (Chemot xxvii, 20) :

« Quant à toi, tu ordonneras aux Enfants d’Israël et ils t’apporteront de l’huile d’olive pure pressée pour le candélabre, pour élever la lampe perpétuellement. »

« Élever » signifie ici allumer, au sens de faire monter la flamme.

Rachi, se basant sur le traité Chabbat (page 21a) commente :

« On doit l’allumer jusqu’à ce que la flamme monte d’elle-même. »

Nous pouvons tirer de la remarque de Rachi un enseignement capital : Élever, c’est, bien entendu, éduquer ; ce que le cohen fait pour le candélabre, chaque parent doit le faire pour ses enfants et chaque maître pour ses élèves. On doit allumer dans leur cœur la lumière de la Thora. Mais si, comme le dit Rachi, la flamme doit monter d’elle-même, cela signifie que le but de l’éducateur est de faire en sorte que le jeune puisse se passer de lui, devenir autonome. Éduquer n’est pas dresser, mais faire comprendre et aimer. Il ne faut pas vaincre, il faut convaincre. Il faut que la lumière monte d’elle-même, sans nécessité d’une intervention extérieure.

On doit donner aux enfants des racines et des ailes, des racines qui plongeront profondément dans la Thora et des ailes pour qu’ils ne soient pas des robots, mais qu’ils aient leur propre lumière et qu’eux mêmes puissent éclairer du rayonnement de leur lumière intérieure le monde qui les entoure.

Quand la lumière monte d’elle-même, elle est perpétuelle : l’éducation basée uniquement sur la contrainte ne tient que le temps de la pression, celle qui prend ses assises sur la confiance dans les forces spirituelles enfouies en chaque Juif verra la lumière monter sans cesse.