La paracha dans le midrach par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat Shemot : Il y a « voir » et « voir »
La Thora relate (Shemot ii, 11) que Moïse, éduqué dans la maison de Pharaon, ayant grandi, sortit « à la rencontre de ses frères » et, ajoute la Thora, « il vit leurs fardeaux… »
Rachi, sur la base de Shemot Rabba i, 27, commente :
« Il vit (vayar) leurs fardeaux – Il appliqua ses yeux et son cœur à leur peine. »
Leurs peines ne le laissent pas indifférent ; il les ressent, il y est sensible et s’en préoccupe. Le regard de Moïse n’est pas celui d’un spectateur passif. Non ! tout de suite, il se met à la place de ses frères.
Des années plus tard, Dieu apparaît à Moïse qui faisait paître les troupeaux de son beau-père, Jéthro, leur faisant traverser le désert. Voilà qu’à distance il perçoit un buisson qui brûle sans se consumer. Moïse (Shemot iii, 3) s’approche pour examiner l’étrange phénomène. Le texte nous dit alors (Shemot iii, 4) que « Hachem vit qu’il s’était écarté pour voir ». Le sens littéral du texte est qu’Hachem vit qu’il s’était écarté de son chemin pour voir de près ce buisson ardent, mais le Midrach (Shemot Rabba i, 27) voit plus loin et fouille en profondeur : ce texte signifie qu’Hachem a vu la grandeur de Moïse qui s’était écarté de ses occupations princières dans la maison de Pharaon pour voir les peines de ses frères et s’approcher d’eux.
Pourquoi, le temps étant venu de délivrer Israël, est-ce Moïse qu’Hachem choisit pour être Son messager et porte-parole ? C’est parce que Moïse est capable, au détriment de ses propres intérêts, de s’écarter de son chemin pour se préoccuper du sort de ses frères.