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La mitzva de la semaine par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat Kedochim : Tu ne seras pas indifférent au sang de ton prochain

La mitzva de la semaine par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat Kedochim : Tu ne seras pas indifférent au sang de ton prochain

Le verset 16 du chapitre 19 de la paracha de Kedochim énonce l’obligation pour quiconque en a le moyen de venir en aide pour sauver la vie d’autrui :

« Tu n’iras pas en diffamateur contre tes peuples et tu ne seras pas indifférent au sang de ton prochain, Je suis Hachem. »

Et la guémara (Sanhédrin 73a) explique :

« D’où apprend-on que celui qui voit son ami qui se noie dans le fleuve ou trainer par un fauve ou attaqué par des brigands a le devoir de le sauver ? Du verset qui dit : “tu ne seras pas indifférent au sang de ton prochain.” »

Et si tel est le devoir à l’égard d’une personne isolée, combien plus est-ce le cas lorsque tout Israël est en danger ! D’où l’obligation pour tout citoyen israélien de s’engager dans l’armée, l’État d’Israël étant en danger permanent et beaucoup sont déterminés à le détruire. Certains prétendent que cette loi ne concerne que quelqu’un qui assiste « en direct » à un malheur, mais ne s’applique pas lorsque cela ne se produit pas en sa présence. C’est une grave erreur ! Voici (par exemple) ce que dit Maïmonide à propos du devoir de rachat des prisonniers (Règle des dons aux pauvres, viii, 10) :

« Le rachat des prisonniers a priorité sur l’obligation d’assurer la subsistance des pauvres et de les vêtir. Il n’y a pas de mitzva plus importante que le rachat des prisonniers parce que le prisonnier fait partie de l’ensemble des affamés et assoiffés et dévêtus et est en danger de mort. Celui qui détourne les yeux de son devoir à leur égard transgresse le commandement (Deutéronome xv, 7) “tu n’endurciras pas ton cœur et tu ne serreras pas ta main” et sur le commandement “tu ne seras pas indifférent au sang de ton prochain” … et la mitzva (Lévitique xxv, 36) “ton frère vivra avec toi” et la mitzva (Lévitique xix, 18) “et tu aimeras ton prochain comme toi-même” … et bien d’autres encore ; il n’y a pas de mitzva qui lui soit supérieure. »

Maïmonide explique donc clairement que celui qui ne participe pas à la libération des prisonniers « tu ne seras pas indifférent au sang de ton prochain. » Or, il est évident que le prisonnier n’est pas là, devant nous. Nous n’avons pas assisté à son enlèvement. Cet exemple illustre bien le fait que celui qui ne prend pas part à la défense et à la délivrance du peuple commet des fautes graves.

Le midrach souligne encore la gravité de l’interdiction de s’abstenir de venir en aide à celui qui en a besoin ; il explique que chacun des Dix commandements possède son parallèle dans la paracha de Kedochim ; « Honore ton père et ta mère » a pour parallèle « chacun, sa mère et son père, vous craindrez ». Et « Tu n’assassineras pas » a pour pendant « tu ne seras pas indifférent au sang de ton frère » (Midrach Vayiqra Rabba xxiv, 5) :

« Pourquoi la paracha de Kedochim a-t-elle été énoncée devant tout le peuple assemblé ? … Rabbi Lévi enseigne que c’est parce que les Dix commandements y sont inclus… « Honore ton père et ta mère » et ici il est écrit « chacun, sa mère et son père, vous craindrez ». « Tu n’assassineras pas » et ici il est écrit « tu ne seras pas indifférent au sang de ton frère ».

Autrement dit, ne pas participer au sauvetage à la mesure de ses moyens équivaut à porter la responsabilité de leur mort : assassinat !

Bénis soient donc tous les jeunes qui s’enrôlent dans l’Armée de Défense d’Israël. Bénis soient tous les réservistes, leurs épouses et leur famille qui ont endossé cette grande mitzva ; si celui qui en détourne les yeux est considéré comme un assassin, celui qui participe au sauvetage, on dit de lui :

« Quiconque sauve ne serait-ce qu’une personne d’Israël, c’est comme s’il avait sauvé un monde tout entier ! »

(Baba Bathra 11a ; Sanhédrin 37a ; TJ Teroumoth v, 4 ; Avot deRabbi Nathan iii)