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La mitzva de la semaine par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat Behar : Gagner le fruit de son travail

La mitzva de la semaine par le Rav Shaoul David Botschko – Parachat Behar : Gagner le fruit de son travail

Il est écrit dans la Torah (Lévitique xxv, 35–38) : « Si ton frère s’affaiblit, et que sa main chancelle, avec toi – tu le soutiendras, étranger et résident, et il vivra avec toi. Ne prend de lui intérêt ni usure, et tu craindras Hachem ton Dieu et ton frère vivra avec toi. Ton argent, tu ne le lui donneras pas avec intérêt ; et avec usure, tu ne donneras pas ton manger. Je suis Hachem votre Dieu qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte pour vous donner la terre de Canaan pour être pour vous, Dieu. »

Ces versets établissent l’interdiction du prêt à intérêt. La raison explicite donnée dans le verset tient au contexte qui est celui de la charité : il s’agit de venir en aide au pauvre. Lui prendre des intérêts ne ferait qu’aggraver sa situation.

Cela dit, la formulation des versets laisse aussi deviner d’autres raisons : d’une part, le mot marbit, traduit par « usure », implique une croissance pour ainsi dire autonome de la dette ; et, d’autre part, les règles énoncées sont liées à l’entrée en Eretz-Israël : « pour vous donner la terre de Canaan. »

La Thora fait allusion ici au fait que le gain doit être lié à une production. En droit français, on dirait qu’il ne peut pas y avoir un enrichissement sans cause. Celui qui prête une forte somme à intérêt ne fait courir aucun risque à son argent car, en général, il prend des garanties ou une hypothèque sur les biens de l’emprunteur. Ainsi, son argent s’accroît sans aucun effort de sa part.

C’est cela qui est à l’origine de la différence importante entre un prêt dans le cadre d’un investissement et un prêt à caractère charitable. Dans le premier cas, tout se passe comme s’il s’agissait d’une association ; un des partenaires apporte l’argent et l’autre un savoir-faire et ils partageront les résultats.

Il fut un temps dans l’histoire où, en certains lieux, la seule occupation permise aux Juifs était le prêt d’argent à intérêt. Aujourd’hui, revenus chez nous, nous devons choisir des activités professionnelles productives qui accroissent notre propre richesse et aussi celle de notre pays.